Lancée l’année dernière, la collection Genki est sous le signe de Mitsuru Adachi en ce début d’année. Car ce n’est non pas un mais deux titres du célèbre mangaka qui ont intégré le mois dernier la toute récente collection lancée par nobi nobi !. Katsu ! d’une part, mais également Bôken shônen : rêves d’enfance, recueil d’histoires courtes compilées en un unique tome. Un titre qui nous parle de l’enfance, du passage à l’âge adulte, et du regard porté sur les rêves que nous avions dans notre jeunesse parfois lointaine.


Bôken shônen : rêves d'enfance

Dans nos rêves d’enfance, tout était possible. On était invincibles. Maintenant qu’on a grandi, cet esprit d’aventure doit bien exister encore, quelque part au fond de nous. À travers ces sept petits bijoux tendres et un peu étranges, découvrez l’étendue du talent de Mitsuru Adachi, peintre virtuose de la jeunesse sur laquelle il jette ici un regard en arrière empreint de nostalgie.

Bôken shônen : rêves d’enfance est édité chez nobi nobi ! et est vendu au prix de 12,50€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Illustre nom du manga ayant accouché de titres de renom comme Touch, Katsu ! ou MIX, Mitsuru Adachi a régulièrement pris le temps d’imaginer des histoires plus courtes et plus posées entre ses séries fleuves à succès. C’est ainsi qu’en 1988 l’auteur a sorti Short Program, un recueil de nouvelles traitant de l’amour adolescent, ou qu’en 1992 il abordant la question du décès dans les familles recomposées dans Jinbe. Sorti en 2006 juste après l’épilogue de Katsu !, Bôken shônen : rêves d’enfance s’inscrit dans la même lignée en réunissant sept histoires courtes traitant du regard que portent les adultes sur les rêves qu’ils avaient durant leur enfance.

Mettant en scène des personnages et des contextes différents, chacune des petites histoires sont cependant toutes structurées de la même manière avec notamment une grande importance portée sur leur chute finale. Salaryman ou gangster au grand cœur, chacun des profils dépeint dans Bôken shônen : rêves d’enfance voient resurgir devant leurs yeux leur enfance passée, les amenant à faire le bilan sur ce qu’ils sont devenus et sur les rêves qu’ils nourrissaient autrefois. Un procédé qui va à l’encontre de ce que propose généralement l’auteur qui met régulièrement en avant des adolescents cherchant à réaliser leurs rêves, par exemple dans le sport.

Toutes très touchantes et faisant parfois appel au surnaturel, les sept petites histoires qui composent ce volume unique montrent une nouvelle fois tout le talent de l’auteur pour la narration non-verbale. Peu bavard (chaque histoire se boucle en une poignée de minutes), le manga se passe de mots pour transmettre ses émotions, tout passant par le dessin et des scènes parfois contemplatives. Une « focalisation externe » qui laisse le lecteur libre de décrypter les pensées des protagonistes dont il suit les péripéties. Un procédé qui rend les histoires à fois très dense et d’une grande douceur à lire, rendant le tout follement délicieux à lire.

Pour couronner le tout, nobi nobi ! a offert à Bôken shônen : rêves d’enfance une édition digne de ce nom, même si cela se ressent logiquement sur le prix. Format 15×21 cm, papier souple mais pour autant épais, pages couleurs sur papier glacé, l’éditeur nous livre ici un ouvrage à l’aspect premium peu courant quand on sait que sa cible originelle était très clairement le jeune lectorat.

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