Courte histoire de science-fiction tenant en trois tomes, Android Type One reprend à son compte la thématique bien connue du lien unissant, ou pas, les hommes et les machines. Un titre aux débuts prometteurs qui intègre le jeune label manga des éditions Omaké.
Yûgo Sawatari est un jeune employé de bureau. Un beau jour, il est tiré au sort et gagne un essai d’une période de 90 jours pour un « androïde Type One ». Commence alors pour lui une nouvelle vie avec son automate qu’il baptise Yui. Dans le même temps, alors que les enquêteurs de l’APA, l’Association de Protection des Androïdes, récupèrent les robots abandonnés illégalement en ville, ceux-ci se retrouvent nez à nez avec un Type One « errant »…
Android Type One est édité chez Omaké Manga et est vendu au prix de 7,50€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Les robots ont-ils une âme, une conscience ? Et plus largement, quels sont les liens qui les unissent aux Hommes quand leurs apparences et attitudes deviennent de plus en plus « humaines » ? Cette question est presque aussi vieille que la robotique existe et a nourri largement la science-fiction avec aussi bien des œuvres comme Terminator (1984) mettant en exergue les possibles dérives du développement de l’intelligence artificielle que d’autres plus philosophiques comme Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? (1968) qui faisait s’interroger le lecteur sur ce qui différencie l’humain du robot. Si l’on devait classer Android Type One quelque part sur ce spectre, la toute nouvelle œuvre à intégrer Omaké Manga se retrouverait du côté du roman Philip K. Dick en ce qu’elle nous présente un proche futur où la population vit au contact d’androïdes destinés à s’occuper des tâches ménagères. Une intégration à la société qui a même amené ces derniers à être protégés aussi bien par la loi que par des groupes de soutien, quand bien même ceux affichant une forme d’affection à leur encontre sont marginalisés et appelés « empathes ».
Auteur prolifique de manga SF quand il était encore amateur, Yashima signe avec Android Type One sa toute première création en tant que mangaka professionnel et on ressent immédiatement à quel point l’auteur maitrise ce genre de récit, quand bien même sa structure reste globalement classique. Habilement développé, l’univers est riche en petits détails lui offrant une cohérence source de crédibilité. Bien que se déroulant dans un futur proche, la société dépeinte dans Android Type One n’est en fait pas si éloignée de la notre, exception faite de la présence des androïdes et de quelques éléments technologiques légèrement plus évolués qu’à notre époque. Résultat, l’immersion ainsi que l’identification aux personnages est immédiate et les questions étiques développées ne manquent pas de faire réfléchir le lecteur.
Avec trois petits tomes pour développer son propos, Android Type One n’a pas vraiment le droit à l’erreur mais ce premier volume, malgré quelque petites longueur pour qu’il se lance réellement, réussi pleinement son rôle introductif. Seule véritable faiblesse du titre, le dessin, sans être catastrophique, est globalement en deçà en étant à la fois peu détaillé et, paradoxalement, brouillon. Pas de quoi le déconseiller pour autant aux amateurs de SF d’anticipation qui peuvent se jeter dessus sans hésiter.