Débutée en 1987, la série des Street Fighter fête avec un peu de retard son trentième anniversaire avec une compilation réunissant les 12 opus sortis en arcade depuis sa création jusqu’à Street Fighter III: 3rd Strike en mai 1999 au Japon. Une première pour Capcom, alors que l’éditeur n’est pourtant pas le plus avare pour refourguer ses plus grands succès à toutes les sauces possibles. Mais plus qu’une anthologie bien garnie, Street Fighter 30th Anniversary Collection est surtout un superbe hommage à la saga qui a donné ses lettres de noblesse au fighting game.
Ce test de Street Fighter 30th Anniversary Collection a été réalisé sur une version Switch du jeu.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, Street Fighter 30th Anniversary Collection est la première compilation consacrée à la mythique série de jeux de combats ayant vocation à regrouper la totalité des opus sortis en arcade. Capcom avait certes sorti par le passé les deux Street Fighter Collection (1998), l’Anniversary Collection (2004) ou encore Street Fighter Alpha Anthology (2006), mais aucune d’entre elle n’avait l’objectif de fournir sur une seule galette l’intégralité des jeux tirés de la licence. Chose est désormais faite, si l’on omet les Street Fighter 4 et Street Fighter V, dont l’absence sera aisément compréhensible d’un point de vue marketing.
C’est bien simple, on retrouve tout simplement l’intégralité des jeux Street Fighter sortis depuis le premier opus (1987) à Street Fighter III: 3rd Strike (1999), soit tous les dérivés des Street Fighter II (The World Warrior, Champion Edition, Hyper Fighting) des Super Street Fighter II (The New Challengers, Turbo), des Street Fighter Alpha (les trois opus) et des Street Fighter III (New Generation, 2nd Srike, 3rd Strike). Les plus pointilleux pour objecter que Street Fighter Zero 2 Alpha et Street Fighter Zero 3 Upper manquent à l’appel, mais ces versions sont toutefois anecdotiques et ne consistent qu’en des mises à jour portant sur l’équilibre et intégrant les combattants jusqu’alors inédits aux portages consoles. Les possesseurs de Switch seront en outre heureux d’apprendre qu’ils seront les seuls à pouvoir bénéficier de Super Street Fighter II: The Tournament Battle, qui n’est en fait que The New Challengers agrémenté d’un mode tournoi en local permettant de s’affronter jusqu’à huit joueurs. Bref, pour qui cherche la véritable intégrale, c’est chez Nintendo que ça se passe.
L’absence de Hyper Street Fighter II: The Anniversary Edition pourra toutefois engendrer quelques regrets, le jeu se prêtant parfaitement à un jeu anniversaire (d’où son nom) étant donné qu’il permet de se faire s’affronter les versions des personnages de tous les jeux Street Fighter 2 existant (par exemple, le Ryu de Champion Edition contre le Blanka de The New Challengers). Mais développé à l’origine pour la console avant de connaitre une sortie limitée en arcade tout en reprenant le moteur de Super Street Fighter 2, son intégration n’a visiblement pas semblé pertinente. Quand à Super Street Fighter II Turbo HD Remix et Ultra Street Fighter II: The Final Challengers, leur sortie uniquement sur console a scellé leur destin, en plus de raisons marketing facilement compréhensibles pour l’opus Switch.
Capcom aurait pu s’arrêter là. On aurait certes trouvé le travail un poil paresseux mais autant de bons titres en un(e) seul(e) disque/cartouche, ça aurait déjà été en soi un cadeau appréciable pour les 30 ans de la licence. Surtout que grâce à la version Switch il est désormais possible de s’adonner à n’importe quel de ses titres même loin de chez soi, un véritable rêve devenant réalité justifiant quasiment à lui seul l’achat du jeu sur la transportable de Nintendo, même si la « fausse » croix directionnelle est à déconseiller fortement en raison de la difficulté à sortir les coups spéciaux. Mais l’éditeur à réservé à Street Fighter 30th Anniversary Collection un enrobage à la hauteur de la qualité des titres le composant. Chaque jeu bénéficie ainsi d’une fiche complète le décrivant précisément, abordant à la fois son contexte de création, ses apports par rapport à l’opus précédent, et riche en anecdotes et en astuce autrefois cachées du grand public. Idéal pour ceux se demandant, par exemple, les différences entre Street Fighter II’: Champion Edition et Street Fighter II’: Hyper Fighting. Parmi les autres nombreux bonus inclus, il est également possible de découvrir un historique récapitulant année par année les moments importants ayant marqué la vie de la série, un descriptif détaillé de chacun des personnages, d’accéder à des croquis préparatoires, ou encore de s’écouter l’intégralité des OST de chacun des jeux présent dans la compilation.
Mais le petit plus qui intéressera le plus les fans sera bien évidemment la présence d’un mode online permettant de s’affronter sur quatre titres majeurs à savoir Street Fighter II’: Hyper Fighting, Super Street Fighter II Turbo, Street Fighter Alpha 3 et Street Fighter III: 3rd Strike, soit les versions les plus abouties de chacune des itérations de la série. Si le manque de participants au moment de l’écriture de ce test rend difficile d’évaluer le matchmaking, le tout semblait marcher plutôt bien mais il faudra attendre de voir comment tourneront les serveurs une fois le jeu lancé dans le commerce. A noter qu’au delà des simples matchs en versus (classés ou non), il est également possible de se lancer dans le mode arcade en laissant la possibilité de se faire défier à tout moment comme lors d’une session en game center. Équipé d’un stick arcade, les sensations sont là et les puristes pourront même choisir d’appliquer un filtre graphique rappelant l’affichage sur les écrans de bornes d’arcade pour pousser le vice à son maximum. Un filtre que l’on préférera d’ailleurs aux scanlines du mode « TV » sélectionnées par défaut.