Alors qu’une certaine société basée à Kyoto prépare la sortie de son Super Smash Bros. Ultimate, Sega vient de lancer sur smartphone son propre cross-over réunissant des personnages issus de ses plus célèbres licences. Reprenant le concept des « match 3 », Sega Heroes sera-t-il la futur poule aux œufs d’or de Sega sur smartphone ?
Ce test Sega Heroes a été réalisé sur une version Android (Asus Zenfone Max 4) fournie en accès anticipé par l’éditeur.
Shinobi, Golden Axe, Street of Rage… Dans sa nouvelle tentative de pénétrer le juteux marché du jeu sur smartphone, Sega n’a pas hésité à faire appel aux vieilles gloires du passé pour mettre sur pied Sega Heroes, son cross-over maison reprenant le concept des jeux de type « match 3 ». Un concept simple où il convient d’aligner au minimum trois gemmes identiques afin de lancer une attaque pour espérer terrasser son adversaire et progresser dans le niveau.
Concrètement, chacune des quatre couleurs d’orbes correspond à un des personnages composant votre équipe, chacun ayant une couleur propre lui étant attribuée de base. Faites disparaître trois orbes bleus et Sonic foncera sur l’ennemi pour lui mettre quelques mandales. Ils sont verts ? Ce sera alors Amy qui attaquera l’ennemi à coup de marteau. Si vous réussissez à en aligner quatre (ou plus), un « super orbe » fera alors son apparition et permettra par la suite de lancer une attaque surpuissante. Une couleur complémentaire, rattachée à aucun personnage, permet également d’augmenter une jauge influant sur la puissance des coups de vos combattants. Toute la subtilité des affrontements réside ainsi dans l’habilité du joueur à déplacer les orbes de manière à les effacer par groupe de quatre ainsi qu’à mettre sur pied des réactions en chaîne pouvant aller jusqu’à terrasser un ennemi en un petit tour. Voilà pour le gameplay. Simple, basique, efficace, et surtout monstrueusement addictif.
Quand bien même vous arriviez à maîtriser les subtilités de Sega Heroes sur le bout des doigts, le processus d’amélioration des personnages est tellement long, pour ne pas dire bridé, qu’un mur de difficulté quasiment infranchissable vous arrivera rapidement en pleine figure. On va être clair immédiatement, le jeu pourra se révéler extrêmement frustrant pour qui souhaiterait profiter d’une expérience de jeu relativement fluide sans pour autant débourser le moindre centime. En plus du stuff lâché en fin de combat, des coffres sont certes offerts au joueur plusieurs fois par jour histoire de lui offrir un petit coup de main bienvenue, mais tout est distillé à une dose tellement homéopathique qu’on se retrouve régulièrement bloqué en raison d’un niveau bien trop faible pour avancer dans la Campagne principale. Un mode de jeu enrobé d’un scénario – anecdotique, l’intérêt de Sega Heroes n’étant clairement pas là – où Dremagen, le nouveau méchant de l’histoire, s’est associé aux antagonistes historiques de l’univers Sega comme le Dr. Robotnik ou Death Adder pour foutre le bazar en notre bas monde.
Concernant l’enrobage, Sega Heroes est plutôt agréable à l’œil mais souffre principalement d’un manque de terrible variété que ce soit au niveau sonore ou visuel. Alors que le titre joue la carte du fan-service avec une trentaine de personnages issus des licences Sonic the Hedgehog, Super Monkey Ball, Golden Axe, Jet Set Radio, Streets of Rage, Phantasy Star ou encore Shinobi, celui-ci ne comporte aucun décor ni aucune musique issue de ces même franchises. Même pas une petite référence facile à Green Hill Zone, rien. Nada. Ces décors génériques se comptent d’ailleurs sur les doigts d’une main, tout comme les musiques que l’on aura vite fait de couper tant on les croirait pour certaines tirées d’un shareware Windows 95. Pas de quoi réellement remettre en cause le plaisir indéniable que l’on a à jouer à Sega Heroes, mais quitte à jouer la carte de la réunion de famille, autant assumer le fan-service jusqu’au bout.