En attendant l’arrivée du tout nouveau Disgaea 6 l’année prochaine, Nippon Ichi Software a décidé de sortir de son armoire deux spin-off de la série issus de la PSP et de les réunir sur Nintendo Switch au sein de la compilation Prinny 1 & 2: Exploded and Reloaded. Alors une décennie après, ça donne quoi, mec ?

Ce test de Prinny 1 & 2: Exploded and Reloaded a été réalisé sur une version fournie par l’éditeur.

Personnages emblématiques de la série Disgaea au point de devenir la mascotte de son développeur Nippon Ichi Software, les Prinnies ont eu droit il y a une décennie environ à deux spin-off sur PlayStation Portable leur étant totalement consacrés. Abandonnant le traditionnel T-RPG de la série pour de l’action-plateforme à la difficulté bien corsée, Prinny: Can I Really Be the Hero ? (2008) fuit suivi deux années plus tard par Prinny 2: Dawn of Operation Panties, Dood! (2010), une suite au gameplay tellement identique que les deux titres pourraient former un seul et même jeu. Dix ans plus tard, les voilà enfin réunis au sein de la compilation Prinny 1 & 2: Exploded and Reloaded, agrémentés au passage de tous leurs DLC.

Attention à la crise de nerfs

Prinny 1 & 2: Exploded and Reloaded n’est pas un jeu dont la difficulté vient d’un gameplay complexe. Très classique dans son cheminement, le titre invite comme tout bon jeu de plateforme 2D à aller d’un point A à un point B, en trépassant les ennemis sur son passage avant d’aller se fritter à un boss de fin de niveau. Pour se faire, notre cher Prinny a la possibilité d’attaquer à l’aide d’un couteau ainsi que d’écraser ses ennemis à l’aide de ses fesses afin de les étourdir, une technique cruciale pour se faciliter la tache contre les boss. Rajoutez la possibilité de faire un double saut et vous avez là l’intégralité du gameplay de cette compilation. Un concept d’une grande simplicité contrebalancé par une difficulté extrêmement relevée et ce malgré les différentes options pour l’ajuster. Même en sélectionnant la difficulté la plus basse (permettant de ne pas mourir au tout premier contact avec un ennemi), Prinny 1 & 2: Exploded and Reloaded reste incroyablement dur et surtout follement punitif. Dans l’absolu, les niveaux ne sont pas gigantesques puisqu’un chronomètre impose de se rendre au boss en huit minutes maximum et à terrasser ce dernier en moins de trois minutes. Sur le papier, il est ainsi théoriquement possible de boucler chaque opus en une grosse heure. Mais dans la pratique, on s’y reprend tellement de fois que la durée de vie globale s’en trouve décuplée et le stock de 1000 vies offert en début de partie fond comme neige au soleil à un rythme effréné. Heureusement, des points de passages sont disséminés afin de ne pas avoir à reprendre du début à chaque fois.

Malheureusement, le challenge procuré par le jeu ne vient pas uniquement de sa difficulté intrinsèque mais également de sa maniabilité en raison de la gestion catastrophique des sauts. Il n’est ainsi pas possible de changer sa direction une fois en l’air, rendant la gestion du Prinny incroyablement rigide et rendant le moindre saut un minimum délicat difficile sans raison. Si encore cela se limitait à nous faire enchainer les morts sur des passages tout bêtes mais horribles à appréhender. Mais quand ces même passages sont blindés d’ennemis fonçant sur nous et qu’il est impossible d’esquiver une fois en l’air, le tout devient un die and retry bête et surtout très méchant où il convient de connaitre le niveau par cœur avant d’espérer pouvoir avancer. Cerise sur le gâteau, chaque niveau bouclé fait augmenter d’un cran la difficulté du suivant, sachant qu’il est possible de faire les stages dans l’ordre que l’on veux. Il suffit seulement de trois ou quatre niveau pour vraiment tomber dans l’excès de sadisme de la part des développeurs. Avec à la clé des crises de nerfs, et un plaisir de jeu qui s’étiole au fur et à mesure.

De la PSP sur écran HD

Dix ans après la sortie originelle des deux jeux, on aurait été en droit d’attendre un joli travail de remasterisation de la part de Prinny 1 & 2: Exploded and Reloaded. Nippon Ichi Software ayant remis au goût du jour ces dernières années les anciens Disgaea avec une belle 2D totalement refaite et adaptée à nos grands écrans HD, on aurait aimé que les deux jeux puissent profiter du même traitement. Malheureusement, nous sommes face à un portage quasi « brut » des jeux d’origines avec une 2D baveuse faisant tristement penser à de la PSP étirée. Sur une télévision Full HD (et non n’imagine même pas ce que cela donnerait sur un écran 4K), le résultat fait vraiment peine à voir alors que esthétiquement parlant, le design et l’atmosphère déjantée de Disgaea a tout pour plaire.

Seule véritable plus-value de cette compilation, tous les DLC des jeux d’origines sont inclus d’office rajoutant quelques niveaux de souffrance en plus. Un bonus évidemment appréciable, même si évidemment attendu, qui peine à compenser totalement l’absence totale de retouche, que ce soit aussi bien au niveau de la forme que du gameplay.