Si elle a réellement explosé en Occident auprès du grand public en 2017 avec son cinquième opus, la série des Persona accueillait en 2013 sur PS Vita Persona 4 Golden, remake de Persona 4 sorti sur PlayStation 2 en 2008 et considéré par beaucoup comme étant le meilleur de la saga. Jusqu’alors exclusif à la portable de Sony, et donc à un public des plus restreint, le jeu est désormais accessible auprès du plus grand nombre grâce à Steam.
Ce test de Persona 4 Golden a été réalisé à l’aide d’une clé Steam fournie par l’éditeur.
Difficile est le destin des grands jeux sortant sur une plateforme ayant connu un échec commercial. Console ayant connu un bide monumental à travers le monde malgré de nombreux jeux d’exception, la Wii U a vu ainsi la quasi-totalité de ses principaux jeux débarquer sur Nintendo Switch, permettant à un vaste public de profiter d’un pan du jeu vidéo qui était passé hors de son radar. Un constat que l’on peut appliquer également à la PS Vita, console portable lancée en 2011 au Japon (2012 chez nous) après le joli succès de la PSP (surtout en terres nippones, certes) mais qui n’a pas réussi à renouveler les bonnes performances de sa grande sœur. Le comparatif des ventes entre les deux machines est en effet impitoyable. Après 80 millions de ventes pour la PSP, la PS Vita n’a réussit à trouver que 16 petits millions d’acheteurs, faisant d’elle un des plus gros flops de l’histoire pour un constructeur majeur, tout juste devant la Wii U (13 millions). Dans ces conditions, difficile de briller pour un jeu quand bien même il serait reconnu par la critique et le public comme étant une petite perle. Tel fût le destin de Persona 4 Golden, titre sorti en 2013 sur la dernière portable en date de Sony et qui, malgré un énorme succès critique, n’étais jamais sorti de son carcan pour toucher un plus grand public. Mais l’énorme succès mondial de Persona 5 aidant, cette erreur est désormais réparée avec l’apparition du jeu sur Steam.
Un portage qui assure le strict minimum
Si les origines de Persona 4 Golden remontent au début de la décennie lors de sa sortie sur PS Vita, le titre d’Atlus n’en reste pas un remaster de Persona 4 sorti en 2008 sur une PlayStation 2 déjà enterrée depuis de longs mois. Proposant des fonctionnalités supplémentaires, un nouveau personnages et de nouvelles cinématiques, Persona 4 Golden était loin d’être un portage au rabais et bénéficiait également de graphismes retravaillés, sans être pour autant repris de zéro, pour la portable. Sans surprise, difficile d’être estomaqué par le résultat visuel de ce qui est finalement qu’un simple portage vers le PC d’un jeu né il y a bientôt trois générations de consoles et retouché pour le petit écran d’une console portable vieille de quasiment dix ans. Certes, le jeu bénéficie de cette sortie sur Steam pour s’afficher enfin en HD et être plus fin que jamais. Mais les graphismes restent cependant d’une grande aridité et les personnages ressemblent à des Playmobil tant dans leurs apparences que dans leurs animations.

Certes avare en améliorations, cette version PC possède toutefois ce petit plus qui saura faire la différence pour les puristes : l’ajout des voix japonaises. Jusqu’alors disponible uniquement en anglais, Persona 4 Golden intègre pour la première fois hors du Japon ses dialogues d’origine tout en laissant le choix de garder les dialogues dans la langue de Shakespeare. Un soin pour l’audio que l’on aurait aimé retrouver également dans les sous-titres, toujours disponibles exclusivement en anglais. Un choix que l’on peut comprendre d’un point de vue financier, le budget pour traduire Persona 4 Golden devant être affolant vu comment le jeu est bavard, mais qui fait un peu tâche quand Persona 5 Royal vient de sortir intégralement sous-titré en français.
Un jeu qui reste intemporel
Passées ces considérations sur la qualité du portage en lui-même, Persona 4 Golden reste un des J-RPG majeurs des 10 dernières années nous plongeant dans une mystérieuse histoire de meurtres en série visiblement liés à une rumeur disant que toute personne regardant la télévision à minuit un soir de pluie y verra apparaître le visage de son âme sœur. Nous y incarnons un jeu lycéen venant de déménager dans une petite bourgade et qui va, avec ses nouveaux compères de classe, trouver un moyen de débarquer dans un univers parallèle directement lié à la série de meurtres qui se déroule en ville. Une dimension peuplée de monstres appelés Shadows et qu’il est possible de vaincre grâce à des invocations appelées « Persona ». Entre donjons et vie scolaire, Persona 4 Golden s’articule sur deux piliers à première vue radicalement opposés. D’un côté, une pseudo-simulation de vie lycéenne où le quotidien se remplit de cours, de petits boulots, de shopping ou encore de café en terrasse avec ses amis. Des activités en apparence futiles mais qui s’avèrent finalement primordiales car permettant de renforcer ses talents ainsi que de tisser des liens avec des personnages et développer in fine des possibilités de fusions de Persona.

De l’autre côté, Persona 4 Golden s’apparente à une plongée dans un univers délirant où nos jeunes adultes affrontent leurs propres démons. Comme depuis les débuts de la série, les combats se déroulent au tour par tour où il faut déceler les faiblesses élémentaires de l’adversaire pour dégainer les attaques les plus dévastatrices et gagner des tours supplémentaires pour attaquer ou la possibilité de lâcher une délirante attaque collective. Attaquer, se défendre ou utiliser les pouvoirs des Persona pour utiliser des techniques spéciales, rien de franchement original pour qui a roulé sa bosse sur de nombreux J-RPG. Mais le système est assez stratégique pour faire de chacun des combats une réjouissance. Les moins habitués au genre, où ceux préférant se concentrer principalement sur l’histoire, seront d’ailleurs heureux d’apprendre qu’il est possible d’ajuster la difficulté jusqu’en « Très Facile » et ainsi d’éviter de perdre des heures de jeu à force de perdre alors que la durée de vie de Persona 4 Golden est de base déjà colossale.