Après un premier opus ayant reçu un accueil plutôt chaleureux à l’occasion de son lancement japonais (80,000 exemplaires vendus tous supports confondus en première semaine), Nights of Azure est de retour avec un second opus une nouvelle fois développé par Gust. A mi-chemin entre le RPG et le jeu d’action, le tout saupoudré d’un fan service omniprésent, Nights of Azure 2 est-il la bonne surprise de cet automne ?
Ce test de Nights of Azure 2 a été réalisé sur une version fournie par l’éditeur
On ne va pas vous faire patienter plus longtemps (de toute façon vous avez sûrement scrollé à toute vitesse jusqu’en bas de la page pour découvrir la note, voir pour les plus consciencieux les points positifs et négatifs du jeu), le résultat est plus que mitigé pour Nights of Azure 2. Le jeu vous met dans la peau d’Aluche, une chevalière de la Curia ayant reçu pour mission d’escorter son amie Liliana à la Reine de la Lune pour un sacrifice ayant pour finalité d’éviter l’anéantissement du monde par la Nuit Eternelle. Attaquée en chemin par un puissant démon, Aluche va perdre la vie avant de ressusciter sous une forme mi-femme/mi-demon. Dotée de nouveaux pouvoirs, notre héroïne va partir à la recherche de son amie d’enfance, disparue lors de l’attaque, et tenter au passage de mettre fin aux jours de la Reine de la Lune. Voilà pour le pitch de cette aventure qui vous occupera pendant une bonne vingtaine d’heures.
Un peu de tout mais beaucoup de rien
Lorgnant à la fois du côté du RPG et du jeu d’action, Nights of Azure 2 pèche principalement par une mauvaise application d’idées de base pourtant plutôt intéressantes. Si le système de combat plutôt limité – le jeu se base sur un système de combo à base de répétition des touches carré et triangle – pourrait laisser espérer un résultat défoulant et jouissif comme son éditeur Koei Tecmo sait le faire avec ses Mûso, le tout manque cruellement de punch et n’aide pas à faire oublier la redondance du gameplay. Le joueur a certes la possibilité de changer d’arme à la volée, mais cette faculté se retrouve rapidement mise de côté tant la facilité du jeu n’incite pas à mettre à profit ce qui pourrait, en théorie, apporter un peu de finesse au gameplay.
Au milieu de tout cela, seul le tag battle semble quelque peu tirer son épingle du jeu. Vous pourrez accompagner Aluche d’une camarade – car oui, le jeu est exclusivement féminin – dont les caractéristiques varient en fonction des personnages. A vous ensuite de voir si vous préférez les attaques puissantes d’une Veruschka ou les sorts protecteurs de Ruenheid, sachant que vous pourrez en dernier lieu faire votre choix entre sept side-kick pour vous épauler. Le système de combat implémente également deux jauges se remplissant en fonction de vos actions et pouvant libérer des combos surpuissant par simple pression de deux touches. Pas franchement original, ce système a au moins le mérite de mettre un peu de variété dans des combats tournant rapidement en rond. Des Servants sont également à vos côtés pour vous prêter main forte, par exemple en se transformant en arme ou en libérant certains passages. Cachés un peu partout dans les niveaux, seuls deux pourront vous accompagner au fil de vos pérégrinations. Toutefois, Nights of Azure 2 ayant décidé de jouer jusqu’au bout la carte de l’idée intéressante mais à l’application ratée, on se retrouve à jouer quasiment exclusivement avec les même Servants, à savoir ceux pouvant débloquer les chemins, sous peine de passer à côté d’items cachés ou de quêtes annexes.
Nights of Majora
Concernant la structure du jeu, on se retrouve face à une sorte de Majora’s-like dans le sens où vos actions sont limités dans le temps. Le jeu s’articule autour d’un hub central – l’hôtel où vous pourrez papoter et faire vos emplettes, et chaque retour au bercail vous imposera de piquer un roupillon et de voir la lune s’obscurcir un peu plus. Une fois l’astre complètement assombri, c’est le game over et vous êtes bon pour recommencer au début du chapitre. Un système qui vous imposera de gérer au mieux votre progression sachant que notre héroïne surpuissante ne peut également pas rester indéfiniment dehors. En effet, son temps de sortie est limité à quelque minutes, et une fois le chrono tombé à zéro on est bon pour un retour forcé à la case départ pour se plonger dans les bras de Morphée. Heureusement, il est possible d’augmenter le délai imparti en mettant à profit les points d’expérience accumulés au moyen d’un arbre de compétences permettant également d’améliorer les aptitudes au combat. Une fois le boss, jamais bien compliqué à battre, de chaque zone réduit en poussière, la lune retrouve sa blancheur écarlate et s’engage le chapitre suivant. Attention toutefois, certaines quêtes annexes ne peuvent être réalisées que durant un chapitre en particulier. Quand on vous disait qu’il fallait gérer au mieux son temps…
Les formes au détriment du fond
Entre décors grossiers et faiblesses techniques, on ne peut vraiment pas dire que Nights of Azure 2 fasse honneur à la Playstation 4. Ça aliase, la volumétrie du son est mal calibrée, les animations semblent tirées de vieux jeux de la génération précédente, bref, ce n’est pas du côté de la technique que l’on va s’émerveiller. A croire que les développeurs ont tout mis dans le fan service, quitte à en faire trop pour tomber dans le malalaisant. Entre les tenues visant expressément un public masculin avide de grosseurs mammaires mises en avant sans aucun souci de l’élégance et des séquences jouant la carte du girls love sans une once de finesse, le jeu rate son objectif initial virant dans le vulgaire avec au passage un chara-design des plus quelconque. Libre à vous ensuite de faire combattre Aluche et ses amies dans des bikinis improbables si ça vous chante, comme on dit tous les goûts sont dans la nature. Histoire de développer un minimum les relations entre les personnages, des quêtes ou autres événements spéciaux seront mis à votre disposition périodiquement. A vous de voir ensuite avec quel personnage vous souhaitez remplir au maximum votre jauge d’affection. Histoire de bénéficier de la vraie fin du jeu et ne pas avoir à recommencer le jeu une nouvelle fois.
Terminons sur une note positive en nous attardant un instant sur ce qui est LE point fort du jeu : ses musiques. Après un premier opus déjà loué pour la qualité de ses composition, Nights of Azure 2 a su garder le même niveau de qualité en accouchant d’une bande sonore réellement dynamique et compensant en partie le manque de punch proposé par le gameplay du jeu. Si les amateurs d’OST seront ravis de cette nouvelle, on regrettera toutefois que les autres éléments du jeu n’aient pas bénéficié du même traitement.