Après un premier opus paru sur Nintendo DS en 2007, The World Ends With You a pendant de longues années disparu des radars avant de faire son retour avec un remaster en 2018 puis en se voyant décliné en série anime au début de cette année. Crée par Tetsuya Nomura, l’homme notamment derrière Kingdom Hearts, la série s’enrichie cet été d’une suite nous plongeant de nouveau dans le quartier de Shibuya, repaire de la jeunesse branchée tokyoïte qui connait une certaine popularité vidéoludique actuellement en servant de cadre à des titres comme Tokyo Mirage Sessions ♯FE ou encore (et surtout) Persona 5. Retour gagnant ?
Ce test de NEO: The World Ends With You a été réalisé sur une version Switch fournie par l’éditeur.
Au départ, il y avait The World Ends With You, un Action-RPG produit par les équipes derrière Kingdom Hearts (avec à leur tête Tetsuya Nomura) et se déroulant en plein cœur de quartier tokyoïte de Shibuya. Longtemps exclusif à la Nintendo DS, le titre a connu ces dernières années une nouvelle vie avec un portage sur Nintendo Switch en 2018 ainsi qu’une déclinaison en série anime il y a à peine quelques mois. De quoi se (re)mettre dans le bain dans les meilleurs conditions possible avant de découvrir NEO: The World Ends With You, sa suite directe sortant elle aussi sur Nintendo Switch mais également sur PlayStation 4 et PC. Bien que ne faisant pas dans l’originalité en reprenant les même environnement qu’il y a treize ans, le jeu ne se contente pas de reprendre l’esthétique du remaster sorti en 2018 et adapte le tout à la sauce 3D tendance cell-shading.
Un univers qui a du style
Pas besoin d’avoir joué au premier opus pour profiter pleinement de NEO: The World Ends With You. Si ceux ayant touché au jeu d’origine pourront profiter de nombreuses références et clins d’œil, il est totalement possible de découvrir la série directement avec ce titre sans que cela n’impacte la compréhension de l’histoire. Si le cadre reste le même, les personnages ont cependant changé et ceux-ci se retrouvent plongés dans un « Jeu des Reapers » ayant sensiblement évolué où des équipes doivent s’affronter en remplissant des missions durant une semaine dans un Shibuya où personne ne peut les voir. Mais alors que les vainqueurs ont la possibilité de demander ce qu’elle souhaite, dont rentrer chez elle, une mystérieuse équipe ne cesse de remporter la compétition avec à chaque fois la même demande : rejouer une nouvelle partie.
Rempli de mystères et de rebondissements, le scénario de NEO: The World Ends With You bénéficie également de la qualité de ses personnages. Tous très attachants, ils bénéficient en outre d’un character-design très réussi signé Tetsuya Nomura, également producteur créatif du jeu. De manière générale, c’est toute la direction esthétique qui est à saluer et ce aussi bien sur le plan visuel que auditif. L’esthétique très « bande-dessinée » pourra certes diviser, mais il est incontestable que le jeu a un cachet unique avec un style bien à lui. On en oublierait presque une technique un peu limite (sur Switch tout du moins) et que les séquences narratives soient composées de plan fixes tant le résultat est réussi visuellement et donne l’impression de lire une BD « dynamique ». Quand à la bande-son, elle contribue à l’ambiance urbaine du jeu en mêlant avec brio de nombreux genres allant du rock au hip-hop en passant par l’electro.
Un gameplay à peaufiner
Son univers, son ambiance, ses personnages, sa direction artistique, l’enrobage de NEO: The World Ends With You est une vraie réussite et impacte même directement des éléments de gameplay. Le traditionnel équipement est ainsi remplacé par des vêtements de différentes marques et les attaques/sorts dépendent de badges que l’on collecte aux quatre coins du quartier, soit en les obtenant lors d’affrontements, soit en les achetant dans une des nombreuses boutiques. Chaque badge étant attitré à une touche de la manette, il est ainsi impossible de choisir totalement librement lesquels attribuer vu que deux combattants ne pourront pas, par exemple, avoir chacun un badge « Y » attribués en même temps.
Concrètement, les affrontements consiste ainsi à attaquer en alternant les badges, ceux-ci ayant une jauge qui se vide à chaque coup, afin de faire monter une jauge permettant de lancer une attaque surpuissante. Résolument orienté action, les combats pêchent par un manque de lisibilité en raison de la déferlante d’effets visuels et d’une caméra pas toujours optimale. Résultat, on se retrouve à marteler les boutons sans trop se poser de question vu que l’on ne comprend pas toujours ce qu’il se passe à l’écran. Dommage, même si le dynamisme des affrontements fait qu’ils passent finalement plutôt bien.
Mais plus que dans les combats, c’est dans la redondance des à côté que ce trouve la principale tare de NEO: The World Ends With You. Déjà pas bien grande, celle-ci pouvant se traverser de bouts en bout en à peine une poignée de minute, la carte du jeu est divisée en sous-quartiers à la superficie quasi-microscopique avec des temps de chargement à chaque changement de zone. Le jeu prenant un malin plaisir à nous envoyer aux quatre coins de la carte pour effectuer des missions qui plus est pas vraiment inspirées (chercher des PNJ, affronter des monstres à la chaine ou encore résoudre des énigmes basiques), une forme de lassitude se fait sentir à force de voir l’action coupée si fréquemment. Heureusement, certaines mécaniques sont là pour casser cette monotonie. Nos héros ont ainsi la possibilité de rentrer dans l’esprit des gens pour influencer leurs décisions ou encore de se déplacer dans le temps pour changer le cours du destin. On regrettera cependant que les voyages temporels soient aussi brouillons que sous-exploités faisant qu’on final on se contente de naviguer aux moments qu’on nous indique sans que l’on ai réellement à réfléchir.