Dernière itération de la longue série des Atelier, Nelke & The Legendary Alchemists: Ateliers of The New World a fait le pari de l’innovation en remodelant grandement une formule jusqu’à présent bien établie. Une prise de risque appréciable mais qui s’avère finalement bancale.

Ce test de Nelke & The Legendary Alchemists: Ateliers of The New World a été réalisé sur une version PlayStation 4 fournie par l’éditeur.

Voilà désormais 22 ans que la série des Atelier fait le bonheur des amateurs de J-RPG tendance lolita-soubrette avec un total assez impressionnant d’une trentaine de jeux tirés dont une dizaine de spin-off. Pour célébrer les 20 ans de la licence en 2017, Koei Tecmo/Gust avaient gratifié leur public de Atelier Lydie & Suelle: The Alchemists and the Mysterious Paintings, un opus qui ne nous avait pas vraiment convaincu en raison, entre autre, de sa trop grande linéarité. Deux ans plus tard, et quelques semaines avant la sortie en France de Atelier Lulua: The Scion of Arland, le duo revient avec un spin-off s’éloignant de la recette traditionnelle des Atelier en mettant en son cœur la gestion d’un village. Une bourgade que vous devrez développer en faisant notamment appel à des personnages issus des différents opus de la série, donnant au tout la saveur d’un titre anniversaire, en tout cas bien plus que le jeu de 2017.

Nelke & the Legendary Alchemists Nelke

Personnage centrale de Nelke & The Legendary Alchemists: Ateliers of The New World, Nelke Von Lestamm est une fille d’aristocrate propulsée par son père administratrice du village de Westwald, une bourgade perdue en pleine campagne. Une affectation plus subie que choisie par la jeune fille, son père lui ayant imposé d’accepter ce rôle en échange de son autorisation de partir à la recherche du mystérieux Arbre de Granzweit. Désormais, Nelke aura deux objectifs. La recherche de l’arbre d’une part, mais également le développement économique du village dont elle a la charge sous peine de devoir rentrer fissa à la maison en cas de résultats décevants.

L’aventure, quelle aventure ?

Concrètement, le développement du village suit une logique simple où il sera demandé au joueur de créer un cercle économique vertueux en récoltant des ressources lors des phases d’exploration, de les transformer grâce à votre armée d’alchimistes, puis de les vendre dans les magasins en prenant bien soin de produire les objets pouvant rapporter le plus en fonction de leur prix de vente et de la demande du marché. Organisé en formes de semaines, elles-même divisées entre les jours ouvrés et le week-end, Nelke & The Legendary Alchemists: Ateliers of The New World suit dès lors un déroulement invariable. Tout d’abord le week-end, où Nelke pourra échanger avec les habitants, dont beaucoup sont tirés comme par magie des précédents opus de la série grâce à une histoire de monde parallèle, mais surtout partir à l’aventure à la recherche des ressources naturelles tant convoités, sachant que chaque interaction avec un administré réduit d’un cran la jauge de temps accordé aux escapades en dehors des limites du village. Papoter ou se balader, un choix qui peut s’avérer parfois cornélien quand on sait que développer de bonnes relations avec les administrés permet in fine de contribuer à l’essor économique du bourg.

On aura toutefois vite fait de zapper les dialogues, inintéressants au possible tout comme de manière générale l’histoire de cet opus, pour se plonger dans l’exploration et la recherche de matières problèmes. Mais alors que l’on s’attendait à explorer des environnements en toute liberté comme dans tout bon J-RPG, Gust a eu la formidable idée de mettre Nelke et ses amis sur un rail où ils avancent automatiquement et récupèrent au gré du hasard des matières premières sur leur chemin. Un périple parsemé de dialogues une nouvelle fois totalement insipide et entrecoupés de combats à l’intérêt frôlant le zéro absolu. Organisés au tour par tour, les affrontements s’avèrent tellement basiques qu’une option les faisant défiler automatiquement (et à une vitesse folle) a même été incluse permettant au joueur de voir les boucler sans même avoir à presser un bouton. La question même de l’intérêt de ces séquences est à se poser quand on sait que durant la grosse vingtaine d’heures nécessaire à la réalisation de ce test, la quasi-totalité des combats ont été réalisés en mode « pilotage automatique ». Alors quand en plus le tout ne s’avère même pas agréable à regarder en raison d’une technique digne d’un début de génération de PS3/Xbox 360, le tout se met subitement à plus ressembler à un chemin de croix qu’à une ballade champêtre.

Un Sim City version light

Véritable cœur du jeu, la partie gestion de Nelke & The Legendary Alchemists: Ateliers of The New World se déroule quant à elle durant les jours de la semaine. C’est donc là que Nelke aura la lourde tâche de modeler son village en y installant les infrastructures nécessaires à son bon développement à savoir des champs, pour compléter les récoltes obtenues lors des phases d’exploration, des ateliers, pour fabriquer des objets, et enfin des magasins pour vendre le tout. Il est également possible de construire quelques bâtiments spéciaux au fil de l’aventure ou de bâtir des voies pavées, mais l’essentiel de l’activité économique se résume à ces trois types d’établissements, sachant qu’il est possible de les faire évoluer par la suite. Tout l’intérêt de cette partie sera ainsi de produire à la fois des objets permettant de rapporter un petit paquet de billets une fois vendus mais également d’autres nécessaires aux alchimistes pour produire des items particuliers. Il conviendra également de mettre à la tête de ces établissements un personnage à même de remplir au mieux ces fonctions, sachant que chacun d’eux possèdent des attributs différents en fonction des postes. Ne s’improvise pas marchant de carottes qui veux !

Nelke & the Legendary Alchemists magasins

Tout de même bien basique, l’exercice se résumant grosso modo à gérer les différentes étapes du cycle économique histoire d’adapter la production à la demande, ce aspect « Sim City » s’avère toutefois plutôt prenant grâce notamment à des objectifs fixé par le paternel de Nelke et dont la réalisation se révélera indispensable, le moindre échec étant synonyme de Game Over. De quoi stimuler et pousser le joueur à se creuser le cerveau pour optimiser au mieux son administration, mais de quoi également décourager quand on voit sa partie de plusieurs heures reprendre à zéro en raison d’une pénurie que l’on aurait mal anticipée. Heureusement, le jeu offre quelques bonus lors du New Game + afin de faciliter la tâche et de ne pas perdre trop de temps lors des premières étapes de la création du village.

Fait plus surprenant, tout l’aspect alchimie du jeu, pourtant central dans les jeux Atelier, est mis au second plan étant donné que le joueur se contente de donner des instructions à ses alchimistes sans y prendre part directement. Bien qu’importante dans le cycle économique du village, la synthétisation se résume donc à indiquer à tel ou tel personnage les objets à créer et à s’assurer que les ressources nécessaires soient en nombre suffisant. Un partie pris qui risque de frustrer les habitués de la série.