Trois ans après un premier opus très apprécié malgré ses imperfections, Dragon Quest Builders est de retour avec une suite censée corriger les faiblesses de son aîné. Mais cela suffit-il pour en faire un titre exempt de tout reproches ? Pour tout dire, pas vraiment.

Ce test de Dragon Quest Builders 2 a été réalisé sur une version PlayStation 4 fournie par l’éditeur.

N’ayant jamais joué au premier opus, et il est important de le signaler en préambule de ce test, ma première interaction avec la série Dragon Quest Builders fût le mois dernier quand Square-Enix nous avait permis de s’aventurer pendant une bonne demi-heure dans Dragon Quest Builders 2. Une découverte de la série qui fût par ailleurs plutôt agréable. Difficile donc dans ces conditions d’évaluer les évolutions du titre par rapport au premier opus sorti en 2016 mais rien de grave pour évaluer la qualité intrinsèque du titre.

Un aspect J-RPG réduit à son plus simple appareil

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore son concept, Dragon Quest Builders 2 se présente comme le mariage entre le jeu de construction en mode « bac à sable » et de Dragon Quest, la célèbre série de J-RPG de chez Square-Enix. Pour le dire plus concrètement, le titre développé par Omega Force prend l’apparence d’un Minecraft agrémenté de quelques éléments inspirés du J-RPG, le tout prenant place dans le délicieux univers de Dragon Quest. Un cocktail appétissant sur le papier et qui devrait selon toute logique séduire aussi bien les amateurs de simulation de BTP que de folles épopées épiques.

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Soyons clair immédiatement, Dragon Quest 2 ne tire du J-RPG que quelques éléments servant de prétexte pour partir à l’aventure. Il est bien ici question d’un simple enrobage et l’histoire, qu’on aura vite fait d’oublier pour se concentrer sur les taches à réaliser, n’est qu’une simple excuse pour emmener notre héros à droite et à gauche afin de récupérer des éléments et crafter toutes sortes de choses. Élément central de tout RPG qui se respecte, les combats se résument d’ailleurs à leur strict minimum. Se déroulant en temps réel comme dans un Action-RPG, ceux-ci sont extrêmement basiques et nécessitent uniquement d’appuyer en boucle sur le bouton d’attaque. On passera rapidement outre la possibilité de charger son épée, l’effet prenant tellement de temps qu’on a plus vite fait de latter tout ce qui apparait à l’écran à grand coup de matraquage de bouton. Seuls les boss demanderont de réfléchir quelques instants sur la stratégie à adopter, mais n’espérez pas une once de subtilité dans les affrontements. L’intérêt principal du jeu n’est certes pas forcément là, mais on aurait aimé que Square-Enix nous propose une vraie rencontre entre les deux styles de jeux.

La liberté encadrée

Une fois accepté que l’aspect Dragon Quest tient plus du vernis décoratif qu’autre chose, Dragon Quest Builders 2 se révèle être un jeu de construction addictif et surtout d’une très grande accessibilité. Après un didacticiel appréciable, bien que trainant en longueur, le joueur n’est pas pour autant lâché totalement dans la nature. La progression se fait ainsi étape par étape et il faudra avancer dans les missions pour découvrir de nouveaux matériaux et débloquer de nouvelles constructions. Il règne ainsi une sensation de liberté encadrée où le joueur est certes libre de faire ce qu’il veut, mais avec des moyens au départ franchement limité. Appréciable pour faire découvrir le jeu aux néophytes, mais assez frustrant sur la longueur.

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Encadrée, la liberté l’est tellement qu’il n’existe pas à proprement parler de mode « libre » où donner libre cours à son imagination. Pour être plus précis, il existe bien une île semblable à un hub central que le joueur pourra modeler à sa guise. Mais il faudra attendre une grosse dizaine d’heure, pour qui joue en ligne droite, avant d’espérer y poser réellement les pieds et le joueur sera toujours bridé dans les constructions qu’il pourra y réaliser s’il n’a pas suffisamment avancé dans l’histoire. Il est bon également de noter que les îles sont totalement compartimentés et qu’il est impossible d’y emmener tout son équipement. Il sera donc nécessaire de repartir de zéro à chaque fois, ce qui s’avère particulièrement frustrant.

Vers l’infini et au-delà

Malgré cela, Dragon Quest Builders 2 s’avère particulièrement jouissif dans les possibilité quasi infinies qu’il offre au joueur. Au départ limité, le champ des possibles s’élargit de plus en plus au fil des heures qui défilent et c’est avec une certaine émotion que l’on voit nos bourgades prendre vie au gré de nos constructions et de nos travaux de terraforming. La possibilité de déplacer les cubes, contrairement au premier opus où il fallait forcément les détruire, est par ailleurs une nouveauté bienvenue qui contribue grandement à la fluidité des séances de crafting et qui s’ajoute à la possibilité qu’a désormais le joueur d’explorer les fonds mais également de planer dans les airs grâce à une cape.

Plutôt simple à prendre en main, Dragon Quest Builders 2 souffre toutefois de quelques petites défauts d’ergonomie. Le bouton pour changer d’équipement étant le même que celui pour parler aux NPC, on se retrouve bien trop souvent à engager fortuitement une discussion avec notre compagnon qui nous colle aux fesses durant le jeu. La visibilité s’avère également assez pénible dans les endroits confinés obligeant régulièrement à avancer à l’aveugle. Réussir à trouver un chemin de sortie quand le héros a chuté dans une cavité de quelques mètres cubes est ainsi un véritable parcours du combattant imposant d’avancer à l’aveuglette pendant un bon moment tout en luttant pour se construire un éventuel escalier de fortune.

Ces quelques petits accrocs ne remettent cependant pas en cause le plaisir que l’on prend à donner vie aux environnements qui nous entoure. Dragon Quest Builders 2 permet même, grâce à son mode en ligne, de partager ce plaisir jusqu’à 4 joueurs de coopérer sur l’île principale de l’un d’eux. Dommage cependant que ce mode ne permette pas de s’aventurer sur les autres îlots ni de faire avancer l’histoire principale.

dragon quest builders 2
Dragon Quest Builders 2
Note des lecteurs0 Note0
Les plus
La magie de l'univers Dragon Quest
Un mix RPG x Minecraft
Facilement addictif
Les moins
Les combats sans intérêts
Des soucis d'ergonomie
Des problèmes de lisibilités dans les lieux confinés
Liberté trop encadrée
Les îles compartimentées
6
Intéressant
En deux mots
Dragon Quest Builders 2 est un titre qui s'apprécie quasi-exclusivement pour le plaisir que l'on prend à fabriquer. Excellente porte d'entrée pour découvrir le monde des jeux de construction, le titre n'est toutefois pas à recommander à ceux qui attendent un véritable mariage entre Minecraft et le J-RPG. Mais pour qui adhère au postulat, le potentiel de jouissance est clairement là.