Version free-to-play du jeu sorti fin mars sur PlayStation 4 et Nintendo Switch, Dead Or Alive Xtreme 3: Scarlet « Basic Free Edition » permet aux possesseurs de la transportable de Nintendo de découvrir pour pas un sou un jeu qui ne méritait de toute façon pas qu’on lui consacre le moindre centime.

Voilà désormais un peu plus de 16 ans que Koei Tecmo et la Team Ninja envoient régulièrement les héroïnes de Dead or Alive sur une île paradisiaque histoire de les faire souffler entre deux tournois. Plus de 16 ans que, sous ce prétexte fallacieux, Kasumi, Ayane ou encore Leifang se retrouvent à servir de boniche en bikini dont la seule finalité est de mettre en ébullition les hormones des joueurs. Car si en 2003 Dead or Alive Xtreme Beach Volleyball avait réussi à marier plutôt harmonieusement fan-service et jeu de volleyball tenant plutôt la route, la série a rapidement bifurqué pour miser uniquement sur la plastique des filles tout en laissant l’aspect ludique de côté. Une formule reprise dans Dead Or Alive Xtreme 3 en 2016 et sans surprise dans Dead Or Alive Xtreme 3: Scarlet, sa mise à jour sortie en mars dernier sur PlayStation 4 et Nintendo Switch.

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Extrêmement vide

Pour ceux qui découvriraient la licence avec cet opus, par ailleurs disponible uniquement en Asie mais dont les sous-titres en anglais sont intégrés de base, Dead Or Alive Xtreme 3: Scarlet repose sur une proposition aussi simple que superficielle : faire participer les demoiselles à des activités diverses pour développer des liens d’amitié, récupérer de l’argent, et in fine leur acheter le maillot de bain le plus émoustillant possible afin de se faire plaisir en les prenant en photo. Simple, basique. Efficace ? Pas vraiment.

En mettant tout dans les formes et rien dans le fond, Koei Tecmo livre un jeu indigeste où les femmes ne sont rien de plus que des morceaux de viande jetés en pâture à un public dont on attend simplement de lui qu’il craque son PEL pour acheter tous les DLC possible. Beach-volley, escalade, une sorte de QTE où il faut courir sur l’eau, course au drapeau, batailles de fesses ou tire à la corde, les mini-jeux proposés ne méritent même pas qu’on leur consacre une ligne entière tellement leur gameplay frôle le ridicule, voir vire au pathétique pour les affrontements de fessiers. Seul le beach-volley arrive à tirer (très) légèrement son épingle du jeu. Et encore, entre les déplacements d’une fluidité inversement proportionnelle à celle des poitrines et le nombre famélique de combinaisons possibles, ce mode n’aurait mérité que la peine capitale dans n’importe quel autre jeu. Pour enfoncer le clou, il n’est même plus possible d’y jouer à plusieurs. Le plaisir solitaire, maître-mot de Dead Or Alive Xtreme 3: Scarlet, au propre comme au figuré.

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Heureusement, tout va très vite dans Dead Or Alive Xtreme 3: Scarlet et les 14 journées qu’il faut pour boucler une partie se déroulent à une vitesse folle. L’activité la plus chronophage, le beach-volley, se boucle en une poignée de minutes tandis que les autre peuvent se terminer pour la majorité en moins de trente secondes. Avec trois actions possibles par jour, en incluant un tour à la boutique, on se retrouve donc à répéter à la suite 42 activités à un rythme soutenu rendant le tout totalement indigeste. Une fois accumulé assez d’argent, il est enfin temps d’investir dans des bikinis et de faire poser son personnage préféré pour des séances de photos. Direction donc le « Owner Mode » où il sera possible de photographier tout ce beau monde en train de s’adonner à n’importe lequel des mini-jeux ou tout simplement prenant la pose sur le lit ou sur le sable fin de la plage. A noter que ce mode possède un budget séparé et des maillots de bains exclusifs, obligeant à naviguer entre l’un et l’autre régulièrement.

Free-to jouer à pas grand chose

Seul véritable point positif du jeu, la modélisation des personnages s’avère parfaite et le Yawaraka Engine (Yawaraka pouvant se traduire par « doux ») réalise des merveilles. Le naturel avec lequel les attributs féminins des combattantes rebondissent au gré des actions est réellement impressionnant et est le signe d’une véritable maîtrise des équipes de la Team Ninja en ce qui concerne la physique des masses. Un soin que l’on aurait toutefois aimé voir également appliqué à la technique générale du jeu, celui-ci n’étant pas exempt de bugs graphiques malgré le peu de choses à afficher.

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Indigent dans sa version de base, Dead Or Alive Xtreme 3: Scarlet l’est également dans sa « Basic Free Edition« , un suffixe désignant tout simplement la version free-to-play du titre. Mais là où la plupart des titres adoptant ce business model laissent la possibilité de choisir entre lâcher quelques euros pour débloquer des éléments ou attendre patiemment que ceux-ci s’offrent au joueur au fil des heures de jeu, le jeu de Koei Tecmo n’accorde strictement aucune récompense au joueur pour sa fidélité. Hormis Kasumi, seul personnage jouable gratuitement, il convient ainsi de débourser ¥1,296, soit près de 10 euros, pour débloquer les autres protagonistes soit une facture s’élevant à plus de 100 euros pour avoir à sa disposition le roaster complet. Quant au mode « casino », où il est normalement possible de jouer histoire de récupérer quelques biftons, il est tout simplement indisponible à moins de débourser ¥2,160, soit 18 euros. On est ainsi bien plus proche d’une version de démonstration où l’on pourrait débloquer à la carte ce qui nous intéresse plutôt que devant un véritable free-to-play où il est possible de profiter du jeu dans sa totalité, à condition certes d’être patient. Qu’il soit gratuit ou payant, impossible de déceler un intérêt quelconque à ce Dead Or Alive Xtreme 3: Scarlet, ni pour le commun des mortels, ni pour les amateurs de formes plantureuses.

Dead Or Alive Xtreme 3 Scarlet Basic Free Edition
Dead Or Alive Xtreme 3: Scarlet "Basic Free Edition"
Note des lecteurs1 Note1.4
Les plus
La modélisation des personnages
Au moins, c'est gratuit
Les moins
Des mini-jeux totalement nuls
Tout juste une poignée d'activités à faire
Répétitif à en mourir
Un free-to-play sans aucune carotte
Rien à afficher et pourtant y'a des bugs d'affichage
On ne peut même pas s'ennuyer à plusieurs
2
Honteux
En deux mots
Déjà vide de sens à la base, Dead Or Alive Xtreme 3: Scarlet se paie le luxe d'être également un piètre free-to-play en n'offrant pas une seule carotte au joueur. Le seul mérite de cette "Basic Free Edition" sera finalement de pouvoir découvrir sans frais à quel point le jeu est mauvais.