Moqué, voir dénigré, en dehors de ses terres d’origine en raison de l’hyper-sexualisation de ses combattantes, Dead or Alive est sans aucun doute une des licences qui cristallise le mieux ce qu’est un jeu vidéo fait par les japonais pour les japonais. Car derrière la plastique irréprochable, pour ne pas dire irréaliste, de ses protagonistes se cache une série au gameplay profond et qui s’est bonifié au fil des épisodes sans pour autant oublier de rester facile d’accès. Pour le dire simplement, Dead or Alive c’est un peu la fameuse école japonaise du gameplay cumulée à une (grosse) touche d’érotisme typiquement nippone où de jeunes filles en tenues de lycéennes se mettent à affronter des ninja en bikini qui frôlent la légalité. Une formule qui a pris ses origines il y a près de 22 ans et qui revient aujourd’hui pour un sixième épisode.

Ce test de Dead or Alive 6 a été réalisé sur une version PlayStation 4 fournie par l’éditeur.

La grande famille des jeux de combat peut se diviser grossièrement en deux grandes catégories. D’un côté les titres élitistes tels les Virtua Fighter, âpres pour les nouveaux venus et où de longues heures sont nécessaires avant de pouvoir en maîtriser le gameplay et, in fine, en tirer un véritable plaisir. De l’autre, il y a ce que l’on pourrait appeler l’école Street Fighter, à l’exception certes du troisième opus, où le premier venu pourra arriver à prendre rapidement le jeu en main et à sortir des coups impressionnants, sans même forcément le vouloir. S’il fallait classifier Dead or Alive 6 dans une de ces deux catégories, le jeu de Koei Tecmo irait sans nul doute dans la seconde. Avec seulement deux boutons pour attaquer (coup de poing/coup de pied), un pour parer et un pour projeter, le jeu est en effet facile à appréhender et les premiers combos ne nécessitent que peu d’entrainement avant de voler à l’écran, les commandes étant assez simple avec beaucoup de coups spéciaux à base de quart de cercles.

Entre tradition et modernité

Les vétérans ne seront quant à eux pas dépaysés en retrouvant le système de pierre/feuille/ciseau propre à la série où les contres l’emportent sur les attaques qui l’emportent sur les chopes qui l’emportent elles-même sur les contres. Simple sur le papier, ce système triangulaire s’avère cependant plus complexe dans la pratique sachant qu’il est possible de porter des coups à 3 hauteurs différentes et qu’une frappe haute ne pourra être parée que par un contre haut, et ainsi de suite pour les coups moyens et bas. Impossible donc de mitrailler le bouton de contre dans l’espoir d’anéantir toutes les offensives, offrant au seul joueur un tant soit peu expérimenté la possibilité de placer les contre-attaques adéquates permettant d’interrompre les enchaînements. Oui, Dead or Alive 6 est relativement simple d’accès et procure rapidement un agréable sentiment de satisfaction, mais un néophyte ne tiendra cependant pas longtemps contre quelqu’un maîtrisant ne serait-ce qu’un minimum les fondamentaux du gameplay.

Battle_Marie Rose v Bayman

S’ils seront en terrain connus, les vétérans de la série auront toutefois quelques nouveautés à se mettre sous la dent avec notamment l’intégration d’une jauge de « Super » se remplissant au fur et à mesure des coups portés ou encaissés. Remplissez la à moitié et une simple combinaison avec R1 vous permettra de parer n’importe quelle attaque, quelle que soit sa hauteur. Remplie dans sa totalité, la barre offre au joueur la possibilité de sortir une attaque surpuissante appelé « Coup Briseur » et bénéficiant d’une mise en scène percutante. Dernier enchaînement possible avec R1, la Ruée Fatale s’enclenche tout simplement en appuyant 4 fois sur le bouton pour autant de coups portés dont le dernier mettra votre opposant au tapis. De quoi apporter de la nouveauté à une série au gameplay bien rodé et qui sera accueillie avec plaisir par les néophytes, ces enchaînements, si ce n’est de renverser totalement le cours d’un combat, de se soustraire de situations bien mal engagées.

La quête des costumes, c’est tout une histoire

Pour parfaire ses techniques et se faire la main sur les 23 personnages composant le roaster de base du jeu, le joueur pourra se plonger dans la « Quête NOA », une autre nouveauté de ce sixième opus. Celle-ci se présente sous forme de missions successives où le choix du personnage est imposé et où trois objectifs variés seront à accomplir pour la valider complètement comme par exemple sortir un enchaînement ou vaincre un adversaire dans un temps limité. Une fois les trois objectifs complétés, le jeu offre un bonus permettant de débloquer ce qui constitue le Saint Graal de tous amoureux de Dead or Alive : les costumes alternatifs. De quoi motiver à enchaîner les missions et par la même occasion à tester chacun des combattants. Mais jouer avec Honoka en bikini est un privilège qui se respecte et Koei Tecmo a choisi opportun d’attribuer les éléments de costumes à des personnages précis et également à des costumes précis, sachant que réussir une mission avec Honoka pourra aboutir à récupérer des pièces de costumes pour un autre combattant. La quête des costumes alternatifs s’en retrouve dès lors laborieuse, les costumes se débloquant au compte goutte sans que l’on puisse maîtriser véritablement sur quel personnage ou quel costume en particulier se focaliser.

Autre mode de jeu permettant de se faire la main avec les combattants, le mode Histoire s’avère quant à lui beaucoup moins intéressant. Si l’idée de le présenter sous forme de timelines verticales permettant de faire avancer le scénario en fonction du point de vue des protagonistes est intéressante, la progression s’avère finalement fastidieuse et surtout hachée par les temps de chargements, ce qui n’aide pas au final à rentrer dans une histoire dont le contenu s’avère en plus anecdotique au possible. Brouillonne et pas bien passionnante, son principal intérêt réside plus dans la possibilité de profiter de cinématiques permettant d’apprécier la plastique de ses combattants sous tout les angles que dans son scénario terriblement fade et brouillon.

Des persos soignées mais une technique datée

Visuellement, Dead or Alive 6 souffle le chaud et le plus tiède. Le chaud, c’est évidemment ses combattants. Sublimement modélisés, ceux-ci bénéficient de plein de petits détails rendant les combats vivant et un duel qui s’allonge pourra amener à un chignon qui se défait, des gouttes de sueurs plus ou moins abondantes ou encore à ce que les costumes se déchirent au fur et à mesure. Le tiède se situe quant à lui plutôt de la technique générale du titre, sans réelle évolution depuis le cinquième opus, et dans les stages, certes dynamiques avec la présence d’actions contextuelles mais qui manquent pour la plupart de cachet et d’inspiration.

Terminons enfin avec un petit mot sur le Season Pass. Après avoir passé la barre des 1000€ (!!!) de DLC avec Dead or Alive 5, Koei Tecmo semble déterminé à puiser dans le portefeuille des joueurs jusqu’à plus soif avec un premier Season Pass au tarif prohibitif de 89,99€. Un montant qui n’inclut pas le jeu de base, ce qui porte l’addition à près de 150€ pour qui souhaiterait profiter de 2 personnages et 62 costumes additionnels. Quitte à payer une somme rondelette pour pouvoir profiter de ses combattantes préférées en petites tenues, autant se jeter sur l’import et Dead or Alive Xtreme 3 Scarlet.