Autant méconnue par le grand public qu’adulée par une poignée d’adorateurs du Japon otak’-soubrette, la série des Atelier revient Atelier Lydie & Suelle : Alchemists of the Mysterious Painting, troisième et dernier volet de l’arc Mysterious initié en 2015. Un opus anniversaire, la licence ayant célébré ses 20 ans l’année dernière à l’occasion de la sortie du jeu au Japon, qui ne devrait toutefois pas permettre à la série de s’ouvrir à un public plus large.
Ce test de Atelier Lydie & Suelle : Alchemists of the Mysterious Painting a été réalisé sur une version fournie par l’éditeur.
La dernière fois que l’on a eu l’occasion de mettre les mains sur un jeu signé Gust, c’était pour faire la connaissance de Nights of Azure 2 : Bride of the New Moon, un mélange entre RPG et jeu d’action manquant cruellement de profondeur tout en étant enrobé d’un fan-service pas vraiment du meilleur goût. Une formule que l’on retrouve grosso modo avec Atelier Lydie & Suelle, les bikinis improbables en moins et une once de profondeur de gameplay en plus. Vous voilà donc plongé dans la ville de Merveille, une bourgade où les sœurs jumelles Lydie et Suelle travaillent non sans peine dans un atelier d’alchimie en compagnie de leur peintre de père. Après avoir été absorbées comme par magie à l’intérieur de la dernière création de leur paternel et y avoir récupéré nombre d’items extraordinaires, les apprenties jumelles n’auront désormais plus qu’un seul objectif : faire tout leur possible pour devenir le meilleur atelier du pays et ainsi remplir la promesse qu’elles ont faite à leur défunte mère.
Proposer une ambiance légère et bon enfant n’est pas une tare en soi, loin de là, mais encore faut-il ne pas tomber à pied joint dans la valse des clichés pour espérer ne pas faire plonger le joueur dans un état de mort cérébrale, surtout quand on propose autant de dialogues que Atelier Lydie & Suelle. Extrêmement bavard pour finalement ne rien raconter d’intéressant, le jeu mettra à rude épreuve votre tolérance aux ambiances frôlant la niaiserie si votre degré d’acceptation du moe et de la japanim’ à base de soubrettes est proche de zéro. Ou même si, tout simplement, vous êtes tout simplement extérieur à cet univers. Plus embêtant, l’ambiance étant un point pouvant être soumis à l’appréciation de chacun, la narration du jeu est également aux fraises et n’aidera pas les néophytes à se prendre d’affection pour cet univers manquant cruellement d’âme. Sans enjeu un tant soi peu dramatique et avec des personnages au background se résumant à une ligne de scénario, difficile de se faire emporter par l’histoire et d’avoir envie d’en savoir ne serait-ce qu’un peu plus.
En fait, le cœur de Atelier Lydie & Suelle réside dans un seul et unique objectif : faire monter le niveau de votre atelier afin d’en faire le meilleur du pays. Un élément qui va modeler à lui seule le déroulement du jeu, celui-ci étant divisé en chapitres qui se concluent une fois que votre enseigne grimpe d’un échelon dans la hiérarchie nationale. Pour se faire, les deux jeunes filles auront à passer à chaque fois un examen, à la condition toutefois d’avoir préalablement augmenté le niveau de notoriété de leur atelier de manière suffisante pour pouvoir postuler à l’évaluation. Dans les deux cas, le Graal s’obtiendra en réalisant diverses actions à l’intérêt plus ou moins évident, généralement de la récupération d’objet, des ennemis à pulvériser ou des mélanges d’alchimie à réaliser. Sachant que les ateliers sont hiérarchisés du rang G à S et que vous débutez non classé, autant dire que l’on a rapidement l’impression de faire en boucle les trois même quêtes pendant de longues heures.
Partir en quête d’ingrédient, fouiller tous les buissons et arbustes environnant, taper quelques combats et rentrer au bercail. Un déroulé extrêmement répétitif qui peut rendre rapidement le jeu rébarbatif tant les zones sont aussi minuscules que désespérément vides. Avec ses temps de chargement à foison et ses environnements aux textures d’un autre âge, Atelier Lydie & Suelle porte en effet tous les stigmates d’un jeu que l’on aurait imaginé développé sur PS Vita puis porté sur console de salon avec un simple lifting HD. A croire que tout le budget est passé dans les personnages, seul élément vraiment travaillé bien que tombant sans surprise dans les stéréotypes du genre. Heureusement que les musiques sont là pour arriver à donner un peu de saveur aux environnements, quand bien même on peinera à se rappeler de mélodies marquantes une fois la console éteinte. En fait, il ne faudra compter que sur les combats pour briser la lente monotonie dans laquelle tombe le titre au fil des heures. Sans être pour autant d’une folle originalité, Atelier Lydie & Suelle propose un système classique de tour par tour où trois combattants pourront se faire assister de tout autant de sidekicks pouvant soutenir leurs camarades au gré des affinités. Plutôt dynamiques et évitant de traîner en longueur, les affrontements permettent en outre d’avoir recours à l’alchimie histoire d’apporter un peu de variété aux affrontements, une nouveauté de cet épisode.
Parlons-en un instant, justement, de l’alchimie, car c’est dans lui que réside le principal intérêt de Atelier Lydie & Suelle. Aussi complexe qui terriblement mal expliqué, le système d’alchimie prend la forme d’un damier sur lequel vous aurez à placer judicieusement les ingrédients requis en fonction de leur forme et leur couleur pour optimiser les caractéristiques de l’objet désiré. Il est également possible de booster vos grilles avec des catalyseurs permettant d’augmenter telle ou telle caractéristique de votre création selon les propriétés recherchées. Dommage qu’il faille se plonger obligatoirement dans la notice pour tenter de percer toutes les subtilités du système tant les explications à l’écran sont vierges de tout sens pour le profane. Mais la plupart des joueurs auront déjà lâché l’affaire depuis un moment.