Après avoir frappé très fort en début d’année avec Dragon Ball FighterZ, Bandai Namco a surpris tout son monde lors du dernier E3 en annonçant Jump Force, un jeu de combat sous forme de cross-over des plus grands héros issus du célèbre Shônen Jump. Mais loin de susciter une excitation palpable, le titre a surtout laissé perplexe notamment en raison d’une esthétique assez particulière. A quelques mois de sa sortie, nous avons pu mettre les mains sur le jeu durant la Paris Games Week et le résultat ne nous a pas vraiment emballé.

Autant être honnête dès le départ, ce n’est pas avec une hype démesurée que l’on attendait de mettre les mains sur Jump Force. Plutôt refroidi par son esthétique particulière et les divers retours particulièrement tempérés à son sujet, c’est plutôt dans l’idée de se faire une idée par soi-même plutôt que par réel intérêt envers le jeu en lui-même que votre serviteur s’est aventuré sur le stand de Bandai Namco pour passer quelques instants avec ce fils spirituel de Jump Super Stars et J-Stars Victory Vs. Une session qui nous a permis de tempérer certaines de nos craintes, sans toutefois nous rassurer sur la qualité du produit final.

Point le plus décrié depuis la présentation du jeu lors de la conférence Microsoft de l’E3 2018, la direction artistique de Jump Force s’avère de manière surprenante bien moins vilaine que prévue sans qu’on puisse pour autant la qualifier de merveille graphique. Le style pseudo-réaliste passe plutôt bien dans le feu de l’action et pourrait même s’avérer plutôt réussie si les personnages perdaient cet aspect « poupée de cire » donnant par moment l’impression de contrôler des coquilles vides. Un gros travail a également été porté sur les décors et ces derniers se marient à merveille à l’aspect photo-réaliste de Jump Force. La planète Namek, l’arène dans laquelle nous choisi d’échanger quelques coups, est un parfait exemple permettant de constater la fidélité graphique des décors avec l’oeuvre d’origine.

En mêlant autant d’univers différents dans un même jeu, trouver un style graphique permettant d’inclure de manière harmonieuse tous les personnages est un pari des plus complexe. Le choix opéré par Bandai Namco pourrait finalement se révéler payant à condition de revoir le rendu des personnages, même si l’aspect photo-réaliste du jeu en rebutera toujours certains, réussi ou pas.  Avec ses effets de lumières claquant et sa mise en scène démesurée lors des attaques spéciales, Jump Force en met clairement plein la vue et dégage une belle impression de puissance lors des combats. Il faudra toutefois que l’éditeur revoit sa copie sur la partie technique du titre, la version qui nous avons pu tester souffrant d’un violent effet d’aliasing des plus disgracieux.

En fait, c’est surtout du côté du gameplay que Jump Force montre d’énormes lacunes. Misant sur la simplicité avec des attaques spéciales se déclenchant en combinant deux touches, le jeu vire cependant vers simpliste et le chemin le plus rapide vers la victoire se résumera rapidement à matraquer la même touche sans trop réfléchir.  Résultat, les affrontements deviennent rapidement monotone et se résument à effectuer les même enchaînements avant de les conclure le tout par une attaque spéciale certes impressionnante mais plus autant palpitante une fois l’effet whaou passé. Le jeu souffre également de gros problèmes de lisibilité, la mise en scène grandiloquente impactant grandement la compréhension des combats et les changements réguliers de personnages rajoutant une couche de plus de confusion à ce qui se passe à l’écran.

Pas assez profond, trop confus, Jump Force n’est clairement pas un jeu que l’on imagine destiné aux amateurs de jeux de combat. Reste à voir si les fans de Dragon Ball Z, Naruto, One Piece et consorts sauront y trouver un jeu fan-service idéal pour combler quelques soirées entre amis malgré le parti pris graphique. Mais après un superbe Dragon Ball FighterZ ayant su réunir à la fois les joueurs occasionnels et les surdoués du joystick, l’inévitable comparaison s’annonce bien cruelle.