Jeu emblématique de la Game Boy, The Legend of Zelda : Link’s Awakening va faire prochainement son retour sur Switch dans une toute nouvelle version remise au goût du jour. A deux gros mois de sa sortie, le public français avait l’occasion durant la dernière Japan Expo de mettre la main sur ce remake qui s’annonce délicieux.
Un cadre original, une ambiance mélancolique mais accompagnée d’un humour légèrement loufoque ainsi que des nouveautés de gameplay bien senties, The Legend of Zelda : Link’s Awakening était, à sa sortie en 1993, un titre unique et qui symbolise encore de nos jours l’âge d’or des Zelda en 2D avec son grand frère The Legend of Zelda: A Link to the Past sorti deux ans plus tôt. 26 ans plus tard, et après que Nintendo ait remasterisés tous les épisodes canoniques sortis depuis l’époque Nintendo 64 et fourni une vraie/fausse suite sur 3DS à A Link to the Past, Link’s Awakening fait son grand retour sur le devant de la scène grâce à un remake sur Switch. Strictement identique sur le fond mais totalement remodelé au niveau de sa forme, ce Zelda est en passe de réussir le difficile mariage entre respect des sensations d’origine et mise au goût du jour.
La version de démonstration mise à disposition sur le stand de Nintendo durant cette Japan Expo limitait le temps de jeu à 15 petites minutes. Pas énorme dans l’absolu, ce créneau s’avérait cependant suffisant pour retracer les premiers instants du jeu allant du naufrage de Link sur l’île jusqu’aux premières salles de la Cave Flagello. A condition toutefois de tracer à vitesse grand V en se retenant de flâner dans les magnifiques environnements du jeu, à la manière de votre serviteur qui a retourné le jeu d’origine un nombre conséquent de fois et se souvient parfaitement du cheminement des premières minutes. Bref, un temps de jeu suffisant pour se faire un premier avis en attendant de mettre les mains sur la version finale prévue pour le 20 septembre prochain.
Sans surprise, et c’est pour le coup un compliment, les sensations restent inchangées par rapport au jeu sorti sur Game Boy même si de petites nouveautés viennent apporter de la fluidité à la progression du joueur. Autrefois segmentée « par cases », l’aire de jeu est désormais d’un seul tenant et il n’est plus nécessaire de subir un effet de transition toutes les 15 secondes dès que l’on arrive à la limite de l’écran. Plus fluide dans sa progression, The Legend of Zelda : Link’s Awakening l’est également dans la gestion de son inventaire étant donné qu’il est maintenant possible d’attribuer des objets à chacun des quatre boutons principaux de la Switch. Plus nécessaire, donc, de faire des allers-retours incessant dans les menus pour pouvoir utiliser sa plume au détriment de son épée ou de son bouclier. Pas très agréable mais facilement acceptée au début des années 90, cette contrainte n’avait plus lieu d’être en 2019 et sa disparition rend l’aventure bien plus agréable même si son application dans cette démo se limitait à assigner la poudre magique à un bouton. Plus fluide dans son gameplay, le jeu ne l’est cependant pas totalement dans sa framerate, quelques légers ratés dans l’animation s’étant fait sentir durant nos 15 minutes de jeu. Rien de grave ni de bien gênant, mais plutôt surprenant.
On ne s’étendra pas longtemps sur la qualité de la partition sonore, le brouhaha ambiant de Japan Expo empêchant de profiter comme il se doit de la réorchestration des sublimes compositions de Minako Hamano et Kozue Ishikawa. Mais rien ne nous empêchait cependant de profiter comme il se doit du remodelage graphique du titre. Rendant bien mieux « en vrai » qu’en trailer sur le moniteur de son ordinateur, les graphismes de ce remake subliment littéralement le jeu d’origine. Il y a du Link Between Worlds dans le rendu graphique de ce Link’s Awakening avec un côté « jouet en plastique ». Mais l’évolution entre les deux titres est telle que l’opus 3DS apparaît comme un brouillon de ce que Nintendo a réussi à faire avec le jeu tournant sur Switch. C’est beau, c’est frais, et le léger effet de flou aux extrémités de l’écran s’avère finalement très agréable. Il est toutefois dommage que cette superbe patte graphique soit légèrement gâché par un effet aliasing que l’on n’imagine pas dû à la qualité des écrans mis à disposition sur le salon, le même problème ayant été relevé par la presse spécialisée lors du salon de l’E3. Si la magie de la nostalgie fait son oeuvre et permet de passer outre ces petites lacunes techniques, on espère que Nintendo profitera des dernières semaine qu’il lui reste avant la sortie du jeu pour régler ces petits soucis et offrir à The Legend of Zelda: Link’s Awakening un remake aussi solide techniquement qu’artistiquement.