Annoncé en septembre dernier, le jeu vidéo Fairy Tail se dévoilait pour la première fois au public lors de la Paris Games Week 2019. L’occasion de mettre les mains sur le jeu mais également de rencontrer son producteur, Keisuke Kikuchi, venu spécialement du Japon pour présenter le titre aux médias.
Un grand merci à Koch Media pour l’organisation de cet entretien.
Interview de Keisuke Kikuchi (Producteur du jeu Fairy Tail)
Pourriez-vous vous présenter au public français ?
Keisuke Kikuchi : Je suis Keisuke Kikuchi de Koei Tecmo Games et je suis le producteur du jeu Fairy Tails. Par le passé, j’ai produit la série de jeux d’horreur Project Zero ainsi que la série Deception. J’occupe la même fonction pour la série Atelier depuis que j’ai rejoint les équipes de Gust il y a 4 an.
Gust est un développeur qui n’est pas forcément connu du grand public français. Comment présenteriez-vous le studio, son ADN ?
Keisuke Kikuchi : Gust est une société développant des RPG depuis de nombreuses années. Les jeux de la série Atelier (Note : la principale série sur laquelle travaille Gust) mettent en avant des personnages féminins et sont basés sur un gameplay où l’on récupère des ressources au fil de l’aventure qu’on transforme grâce à l’alchimie en des items ou de l’équipement. Nous souhaitions associer notre système à une licence de renommée mondiale pour faire connaitre au plus grand nombre le type de RPG que nous développons. C’est pour cela que nous travaillons actuellement sur le jeu Fairy Tail en collaboration avec les ayant-droits et Hiro Mashima, le dessinateur du manga.
Comment se fait-il que Gust se soit retrouvé à développer un jeu tiré d’une licence très grand public comme Fairy Tail alors que vous êtes habitué à réaliser des jeux de niche ?
Keisuke Kikuchi : En fait, il se trouve que j’aime moi-même Fairy Tail tout comme le directeur du jeu. Selon moi, la série possède de nombreux éléments qui en font une oeuvre facile à imaginer en jeu vidéo comme son univers, son histoire dramatique, ses combats à base de magie et ses personnages. Mais, paradoxalement, ce ne fût quasiment jamais fait jusqu’à présent et notre jeu sera une première sur console de salon. A mon avis, beaucoup ont dû être réticent à l’idée d’adapter la série en jeu vidéo en raison de la longueur de son histoire et du grand nombre de personnages qui la composent. J’ai ainsi commencé à réfléchir à la question et je me suis dis qu’en se basant sur les quatre piliers que je viens de vous dire, il serait possible de donner vie à un jeu. Dans la même temps, il se trouve que Hiro Mashima est passionné de jeux vidéo et les ayants droit cherchaient à développer la licence avec l’arrivée de la fin de la série anime. Koei Tecmo Games et Kodansha ayant par ailleurs de bonnes relations, la demande est venue des deux côtés au même moment.
A quand remontent les premières discussions pour développer le jeu ?
Keisuke Kikuchi : Les discussions ont commencé il y a 3 ans environ et les détails ont été finalisés un an plus tard. Le développement à proprement parler a débuté il y a un an, un an et demi.
Le jeu est bien prévu pour l’année prochaine partout dans le monde ?
Keisuke Kikuchi : Le jeu sortira partout dans le monde au printemps 2020.
Le jeu se basera-t-il sur l’histoire de la série ou sur un scénario original ?
Keisuke Kikuchi : La trame principale reprendre l’histoire du manga. Mais il y aura également des histoires centrées sur les personnages, des scénarios originaux, toutes sortes de choses faites pour que l’on puisse continuer à s’amuser même une fois l’histoire principale terminée.
Les doubleurs de la série anime sont au programme mais qu’en est-il des musiques ?
Keisuke Kikuchi : Nous avons fait appel aux doubleurs de la série anime mais les musiques seront toutes originales. Celles-ci reprendront toutefois le tempo et les sonorités de celles de la série anime de sorte que les fans retrouveront l’atmosphère sonore de la série.
Travailler sur une licence aussi connue engendre-t-elle une pression particulière alors que vous travailliez jusqu’à présent sur des jeux originaux ?
Keisuke Kikuchi : C’est beaucoup de pression en effet. Jusqu’à présent, nous ne développions que des jeux originaux et nous étions donc totalement libre de ce que nous proposions au public. Mais nous travaillons cette fois sur une licence extrêmement connue et qui a de nombreux fans. Et chaque fan à ses préférences en termes de personnage favori, de scène fétiche… Nous devons donc développer un jeu qui puisse satisfaire un public où chacun a sa propre vision des choses, sa propre façon d’aimer Fairy Tail. C’est une très grosse pression que de décider quoi mettre en avant, comment mettre en scène tel ou tel personnage. L’annonce du jeu a été l’occasion de voir beaucoup de fans faire part de leurs desiderata, mais nous avons également vu tout le bonheur que cela a procuré et cela nous a donné de la force.
Dans quelle mesure sont impliqués Hiro Mashima, la maison d’édition Kodansha et les ayants-droit de la série anime ?
Keisuke Kikuchi : Hiro Mashima est impliqué de différentes façon. En tant que créateur du manga, il vérifie que le jeu respecte l’oeuvre d’origine et puisse satisfaire les fans. En tant que gamer, il nous donne également son avis sur le jeu lorsque nous le lui présentons régulièrement et nous fait part de ses idées pour l’améliorer. Quant à Kodansha et aux ayant-droits de la série anime, ils vérifient que la licence soit traitée avec respect et ne soit pas dénaturée.
Gust est un studio habitué à développer des jeux typiquement japonais et la conséquence logique est qu’on retrouve vos jeux uniquement sur des consoles japonaises. Mais Fairy Tail étant une licence mondialement populaire, pourquoi ne pas avoir également annoncé la jeu sur Xbox One ?
Keisuke Kikuchi : Lors de l’annonce du jeu nous avons en effet reçu beaucoup de retours venant d’Amerique du Nord nous demandant pourquoi il n’était pas prévu sur Xbox One. Ce n’est pas prévu pour le moment mais nous avons conscience que nous devons nous pencher sur la question.