Connu jusqu’à présent pour son travail sur  Ghost in the Shell: Stand Alone Complex et  Higashi no Eden, Kenji Kamiyama est de retour avec un nouveau long-métrage du nom de Hirune Hime, Rêves éveillés. Deux heures durant lesquelles le spectateur va osciller entre monde réel et imaginaire, mais également plonger lentement vers l’ennui.

Kokoné Morikawa, le personnage principal de Hirune HimeHirune Hime commence par une belle promesse. Un monde futuriste aux touches médiévales entièrement tourné vers le progrès automobile. Une société où si le roi a certes des intentions louables, il n’hésite cependant pas à mettre en oeuvre ses mesures de façon autoritaires en imposant par exemple à la population à acheter de nouvelles voitures où à abandonner la moto. Un background sombre et plutôt adulte qui laisse espérer de belles choses malgré une thématique pas forcément très originale. Ce monde du nom de Heartland est en fait le fruit de l’imagination de Kokoné Morikawa, une lycéenne ordinaire vivant avec son père dans la préfecture d’Okayama. Depuis quelque temps cette dernière fait d’étranges rêves, s’imaginant comme une princesse vivant à Heartland et emprisonnée pour usage de la sorcellerie. Lycéenne le jour, princesse et magicienne dans ses rêves, la jeune adolescente va s’embarquer dans une aventure mêlant de plus en plus intimement les deux univers au fur et à mesure qu’elle va chercher à aider son père, arrêté pour un prétendu vol d’invention.

Dans le monde imaginaire de Hirune HimeSi la première partie du film fait globalement le travail sans être toutefois extraordinaire, la seconde partie devient particulièrement fouillis et pour tout dire assez indigeste. Manquant cruellement de consistance, Heartland ne vois jamais son existence ni ses liens avec le monde réel justifiés ou tout du moins expliqués. Les deux univers allant jusqu’à fusionner durant la dernière partie du film, le récit en prend forcément un coup niveau crédibilité. Le postulat de faire imbriquer deux mondes n’est certes pas un problème en soi, mais voir par exemple les personnages intégrer le rêve de Kokoné sans aucune explication rend l’expérience particulièrement chaotique tant on n’arrive plus à comprendre ce qu’il se passe réellement. Le propos du film opère également un virage en cours de route avec un message à base de voiture autonome et du bienfait des sociétés familiales sur les grands groupes sans scrupules. Un propos franchement terre à terre qui tranche avec le monde imaginaire de Heartland.

Au final, on ressort du cinéma avec l’impression d’un immense gâchis. Celui d’un film a l’esthétique plutôt réussi, à l’univers prometteur, mais au scénario raté qui rend l’oeuvre finale plus que moyenne. A croire que Kamiyama n’a pas retenu les leçons d’Higashi no Eden.

A propos de Hirune Hime : Rêves éveillés

Titre original : Hirune Hime: Shiranai Watashi no Monogatari
Réalisation : Kenji Kamiyama
Scénario : Kenji Kamiyama
Image : Hiroshi Tanaka
Son : Shôji Hata
Musique : Yôko Shimimura
Producteur(s) : Naoki Iwasa, Yoshiki Sakurai
Production : Signal.MD
Interprétation : Mitsuki Takahata (Kokone Morikawa), Shinnosuke Mitsushima (Morio), Tomoya Maeno (Kijita), Yôsuke Eguchi (Momotarô Morikawa)…
Distributeur : Eurozoom
Sortie française : 12 juillet 2017
Durée : 1h50