Des sportifs lycéens, une piscine, des maillots de bains et des histoires d’amour. Swimming Ace rempli toutes les cases du cahier des charges du shônen sportif calibré pour la saison estivale. Pour un résultat à la hauteur ?


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En primaire, Eiichirô était un véritable prodige de la natation : il battait tous les records grâce à une croissance précoce ! Mais au collège, ses camarades nageurs ont fini par le dépasser et, face aux limites que lui a imposées sa taille, il fait le choix d’abandonner la discipline. Quelques années plus tard, alors qu’il fréquente le lycée Oohama situé en bord de mer, Kôyô, un jeune nageur qui a toujours voulu se mesurer à lui, et Haru, la fille qu’il aime depuis l’enfance, vont lui redonner l’envie d’être le champion qu’il a été !

Swimming Ace est édité chez Kana et est vendu au prix de 7,50€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Lancée à l’automne dernier à l’occasion de la Coupe du Monde de rugby au Japon avec Full Drum et censée profiter à fond de l’effet Jeux Olympiques de Tokyo, la nouvelle collection Sport Addict de Pika Edition n’a pas remis en cause ses plans malgré la pandémie de COVID-19 qui a décalé à l’année prochaine la plus célèbre des compétitions sportives. Après le judo avec Uchikomi en février dernier, c’est désormais au tour de la natation d’être à l’honneur avec l’arrivée de Swimming Ace dans le catalogue de l’éditeur. Une série courte en 5 tomes au contenu certes pas follement original mais qui le met en scène plus que bien.

Il y a quelque chose de fabuleux avec les manga sportifs. Hormis Captain Tsubasa et Slam Dunk, deux titres basés sur les sports les plus populaires au monde, l’immense majorité des titres du genre sont basés sur des sports certes un minimum populaire mais pour autant loin de soulever les foules. Et pourtant, ça n’a pas empêché toute une génération de regarder Jeanne et Serge (Attacker You!) à une époque où le volleyball n’attirait qu’une petite centaine de spectateurs en moyenne (ce qui est d’ailleurs encore le cas). Les raisons sont surement multiples mais il est fort à parier que le cocktail entre dépassement de soi, rivalité et (souvent) une touche de romantisme soit un langage universel qui arrive à toucher de nombreux cœur, quelque soit la discipline en question. En mettant en scène un jeune surdoué de la natation contraint d’abandonner la discipline mais décidant de sortir de sa retraite en raison de l’arrivée d’un « rival mais tout de même ami » et sous la pression de jolies filles (dont une amie d’enfance), le manga signé par le duo Hajime Inoryu (scénario) et Renji Hoshi (dessin) s’inscrit pleinement dans cette filiation sans rechercher à bouleverser les codes établis le moindre instant.

Pour autant, la sauce prend pleinement. Le bénéfice revient principalement aux personnages, au character-design bien senti et aux personnalités attachantes, rendant presque accessoire tout l’enrobage sportif du titre. Plus qu’un manga sur la compétition sportive et la quête des titres, Swimming Ace apparaît finalement bien plus comme un shônen romantique enrobée d’une fine dose de fan-service. Car qui dit natation dit maillot de bain et Renji Hoshi ne se prive pas de profiter de la situation pour offrir à son lectorat des corps de garçon taillés comme des Apollon, des bribes de petites culottes ou encore quelques scènes de changement de tenue. Agrémenté d’un dessin au trait fin et mettant en valeur les personnages au détriment de décors relativement vide, Swimming Ace est finalement le genre de titre qui n’excelle en rien mais qui n’est vraiment mauvais nul part. Une petite douceur en cinq tomes qui ne devrait certes pas laisser un souvenir impérissable mais qui se laissera parcourir avec une certaine délectation le temps d’une période estivale.