Les Editions Ki-oon nous proposent un retour aux origines de la carrière de Kaoru Mori avec Shirley, un one-shot paru au début des années 2000 et compilant des histoires imaginées à l’époque où la mangaka n’était encore qu’amateur.
Synopsis
À tout juste 13 ans, Shirley entre au service de Mme Cranly, populaire patronne d’un café londonien. La jeune fille semble avoir un lourd passé, mais la bonté naturelle de sa nouvelle maîtresse lui permet de retrouver le sourire, et parfois même des bribes d’enfance…
Shirley est édité chez Ki-oon et est vendu au prix de 7,90€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Bien qu’étant une nouveauté du catalogue Ki-oon de ce printemps 2019, Shirley n’est cependant pas inconnu du public français qui avait pu découvrir le manga en 2007 mais du côté des éditions Kurokawa. Les œuvres de son auteur, Kaoru Mori, étaient en effet éditées par le label manga d’Univers Poche jusqu’à ce que Ki-oon ne récupère la publication en France Bride Stories en 2011, pour le succès que l’on connait. Une popularité qui a poussé Ki-oon a rééditer les anciennes œuvres de la mangaka avec tout d’abord Emma, entre 2012 et 2014, et donc Shirley, qui fait son apparition ce mois-ci dans la collection Kizuna de la maison d’édition. Première oeuvre de Kaoru Mori, Shirley est un titre un peu particulier puisqu’il consiste en fait en un recueil des premières histoires imaginées par l’auteur alors qu’elle n’était pas encore professionnelle. Des planches regroupées en un tome relié en février 2003 au Japon et qui a connu une suite en 2014, inédite en France et sera donc publié pour la première fois en France à l’occasion de cette réédition.
Divisé en deux parties assez distinctes, Shirley nous plonge dans un premier temps dans l’histoire de …. Shirley, une jeune fille de 13 ans recrutées par une patronne de café pour lui servir de femme de ménage à son domicile. Représentant à peu près 2/3 des 190 pages du volume, cette histoire est complétée par deux récits complémentaires et indépendants consacrées chacun à un pan de vie d’une de ces aides à domicile en soubrette. Une transition qui se fait d’ailleurs de manière assez abrupte et qui pourra perdre momentanément le lecteur quand, à l’issue de plusieurs chapitres consacrés à la petite Shirley, la narration bascule subitement sur le personnage de Nelly alors même que rien ne se rapprochant de près ou de loin à un semblant de conclusion n’ait été offert.
Recueil de petites histoires « tranches de vie », ce premier tome de Shirley s’avère agréable à parcourir grâce notamment à un joli travail sur les personnages rendant les différents récits très touchant. Mais si les histoires consacrées à Nelly et Mary se suffisent à elles-même, la première partie centrée sur Shirley est quant à elle plutôt frustrante vu qu’elle se termine brusquement au milieu de nul part alors que l’on commençait à s’attacher à la petite jeune fille. Il aurait pu être judicieux de publier d’un seul bloc les péripéties de Shirley et de reléguer les chapitres indépendants en fin de tome 2, mais il faudra donc attendre ce dernier, totalement inédit en France, pour voir ce que Kaoru Mori aura réservé à sa petite protégée après plus de 10 ans d’attente. Au delà de l’aspect purement scénaristique, ce sera également l’occasion de voir comment le titre aura évolué après tant d’années, Shirley étant, il faut le rappeler, le premier titre de la mangaka et donc pas encore totalement au top graphiquement, les décors étant régulièrement d’un blanc immaculé et les visages à la qualité variable selon les cases.
