Entre sa couverture et son titre aux accents de western, rien ne laisserait penser que Renjoh Desperado soit une oeuvre remplie d’humour et racontant le périple d’une jeune vagabonde à la recherche de l’amour.

Il n’est jamais évident de choisir un bon titre quand arrive le moment de sortir un manga hors des frontières nippones. S’il est parfois opportun de garder l’intitulé d’origine, il arrive cependant régulièrement que celui-ci soit totalement modifié afin de le rendre plus compréhensible ou plus « vendeur »  au public du pays cible. On pourra citer par exemple Wotaku ni Koi wa Muzukashii, renommé dans nos contrées Otaku Otaku alors qu’une traduction littérale aurait pu donner « L’amour est compliqué pour les otakus ». Une décision qui n’a pas été prise dans le cas de Renjoh Desperado vu que le manga garde en l’état le titre imaginé par Ahndongshik, celui-ci pouvant être traduit par « La Desperado en manque d’amour ». Problème, la couverture du manga ne laisse pas vraiment transparaître une histoire remplie d’humour sur fond de quête amoureuse, rendant impossible pour le lecteur de déceler la vraie nature du manga avant de se plonger dedans. Un choix éditorial qui pourrait malheureusement faire passer nombre de personnes à côté de cette oeuvre qui mérite d’être connue.

S’étant rapidement spécialisé dans les récits réadaptant des passages historiques, qu’il soit venu d’orient ou d’occident, Ahndongshik avait déjà livré en 2014 un récit se déroulant dans le far-west avec Bakumatsu Western – Djingo. Pour Renjoh Desperado, l’auteur nous transporte cette fois dans un Japon imaginaire où les samouraïs déambulent dans des décors inspirés de l’imagerie des westerns américains. C’est dans cet univers que nous suivons les aventures de Monko, une jeune vagabonde qui arpente les périlleux chemins de ce désert japonais avec un but tout particulier: trouver l’amour et le mari parfait. Une quête qui vient par ailleurs de trouver son épilogue au Japon, le manga venant de prendre fin avec la publication de son ultime chapitre dans le dernier numéro de Monthly Shōnen Sunday. 

Au gré de ses pérégrinations, notre aventurière au bras mécanique va se retrouver embarquée dans de multiples embrouilles ayant toutes comme point commun d’impliquer un éventuel prétendant répondant – tout du moins en apparence – à ses critères de l’époux rêvé. Seul problème, malgré ses incroyables aptitudes au combat, Monko se retrouve totalement désemparée dès qu’elle se retrouve face à ce qu’elle considère être l’homme idéal.

Capable d’osciller entre des passages d’une grande légèreté remplis d’humour et des séquences de combats intenses, ce premier volume de Renjoh Desperado bénéficie d’une narration très rythmée en prenant la forme d’histoires courtes permettant au passage de poser immédiatement et efficacement l’environnement et les enjeux du manga. Une succession de péripéties sans véritable fil conducteur entre elles mais qui semble ouvrir la porte à un développement scénaristique plus profond à la vue de la conclusion du tome. Bref, un excellent premier volume qui pose les bases d’un univers prenant avec un personnage principale terriblement attachant.

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Renjoh Desperado tome 1Synopsis

Elle s’appelle Monko. Corneille solitaire, âme vagabonde, magnifique voyageuse qui arpente les routes peuplées de bandits sanguinaires et de beaux gosses ténébreux… qui sont parfois un seul et même homme. Au cœur des landes sauvages où surgissent dangers et créatures fabuleuses, Monko suit le chemin qu’elle s’est tracé. Malgré ses dons à l’escrime, ce n’est pas la voie du Sabre qu’elle a choisi d’emprunter. Malgré son intelligence, ce n’est pas non plus la voie de la Sagesse.
En effet, la quête qu’elle poursuit est celle du mari parfait. Sa voie, c’est celle de l’Amour.

Renjoh Desperado est édité chez Kurokawa et est vendu au prix de 7,65€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.