Ancien assistant occasionnel de Hiro Mashima et auteur du spin-off Fairy Tail – La grande aventure de Happy, Kenshirô Sakamoto voit sortir ce mois-ci en France Pitch-Black Ten, un manga en trois tomes qu’il a dessiné entre 2015 et 2017. Une belle occasion de découvrir que l’auteur n’a pas besoin d’être attaché à une licence connue pour pondre quelque chose d’intéressant.
Synopsis
En ce monde, le dogme de Luna cherche à imposer le bonheur à tous. Et pour ses adeptes, le bonheur se trouve… dans la mort ! Momo, jeune institutrice d’un petit village, fait la rencontre d’un étrange garçon tombé du ciel qui ne se souvient ni de son nom, ni d’où il vient. Mais lorsque les villageois subissent l’assaut des missionnaires de Luna, ce garçon sans passé, baptisé Ten par celle qui l’a aidée, invoque une immense faux destructrice à l’aide d’un mystérieux rosaire…
Pitch-Black Ten est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 7,20€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
La sortie de Pitch-Black Ten n’était pas, pour être transparent, celle que l’on attendait le plus en ce début d’automne. L’arrivée en France de cette série courte en trois volumes était même carrément passée hors de notre radar. Autant dire que la réception du premier volume ne fût pas une source démesurée d’enthousiasme même si l’idée de voir ce que pouvait donner en solo le mangaka derrière Fairy Tail – La grande aventure de Happy avait de quoi intriguer un minimum. C’est donc sans vraiment d’attentes particulières que l’on s’est lancé dans la lectures des 196 pages que comptent ce premier volume. Une plongée dans un récit finalement surprenant, et dans le bon sens du terme.
Une bonne surprise tombée du ciel à l’image de son personnage principal, Ten, un garçon venu de nul part et dont le nom signifie justement « ciel » en japonais. Enfin une bonne surprise… Ten se révèle en fait être un adepte du dogme de Luna, un mouvement souhaitant apporter le bonheur à tous en les tuant. Mais le jeune garçon, sans souvenir, n’a qu’une seule obsession, celle de comprendre ce qu’est le bonheur véritable. Une quête qui va l’amener à former un duo inattendu avec Momo, une jeune institutrice d’un petit village, dont le souhait le plus cher est la mort de tous les apôtres du dogme de Luna.
Ten et Momo. Deux personnages que tout oppose et qui vont pourtant former un duo attachant, le contraste entre leurs deux personnalités étant source de nombreux gags mais également de passages bien plus mélancoliques. A la fois rempli d’action, d’humour, mais également de scènes de violence crue et d’autres tristes, Pitch-Black Ten est un manga qui réussit à mêler plutôt habilement tout un panel d’émotions. Passer en l’espace de quelques pages d’un passage de fan-service tout en légèreté à une scène où des enfants se font découper en morceau a de quoi surprendre et contribue à donner au titre son ambiance particulière. Bien qu’ayant un enrobage purement shônen, c’est d’ailleurs dans cette catégorie qu’il est catégorisé chez Pika Edition, le manga n’hésite cependant pas à montrer des passages de violence assez cru même si le tout est globalement adoucit par le trait de Kenshirô Sakamoto. Un dessin d’une qualité par ailleurs assez inégale, même s’il fait globalement le travail grâce à quelques cases qui sortent du lot, avec des décors régulièrement d’un blanc immaculé et des visages aux proportions par moment fluctuantes. Le seul véritable point faible que l’on pourra objecter à Pitch-Black Ten, une belle petite surprise qu’on n’avait pas vu venir.