Autre nouveauté du catalogue Kurokawa de cette fin d’année en compagnie de Père Fouettard CorporationMoi, quand je me réincarne en slime (Tensei Shitara Slime Datta Ken) est l’adaptation en manga d’une light-novel amateur débutée sur le net avant de connaitre une publication physique par Micro Magazine. Faisant clairement de l’œil aux passionnés de J-RPG, le manga de Taiki Kawakami réussi-t-il à se faire sa place face à des titres comme Re:Zero ou Sword Art Online ?

Si les récits à bases de héros transportés dans un univers heroic-fantasy sont légion, il faut bien avouer que Moi, quand je me réincarne en slime arrive tout de même à surprendre, ce qui est déjà un point non négligeable. Employé de bureau lambda, Satoru se voit téléporté dans un autre univers après s’être fait assassiner en pleine rue. Seul problème, il se retrouve réincarné… dans le corps d’un slime ! Oui, ce petit monstre gluant que l’on croise dans les premières minutes d’un Dragon Quest et dont l’utilité se limite généralement à servir de punching-ball afin d’apprivoiser le système de combat. Bref, autant dire que dans tout le répertoire de monstres badass que peuvent compter les J-RPG, le pauvre Satoru est tombé tout au bas de l’échelle. Aveugle, sourd, bref dans une mouise sans nom, notre héros se voit seulement affublé de deux compétences au début de son périple : « Grand sage », sorte d’encyclopédie répondant à toutes ses questions, et « Prédateur », lui conférant la possibilité de manger ce qu’il trouve et d’en acquérir les aptitudes. Le début d’une grande aventure pour notre neo-slime qui le verra trouver petit à petit sa place dans ce monde encore inconnu.

On ne tournera pas autour du pot trop longtemps, Moi, quand je me réincarne en slime est clairement destiné aux amateurs de jeux de rôle japonais « à l’ancienne » et le ton est donné dès les premières page avec une table de matières en mode « RPG 8-bits ». Un aspect renforcé par les gains de compétences de Satoru, ou plutôt Limule comme il se fera désormais appeler, qui font immanquablement penser à un jeu vidéo mis sur papier, au risque toutefois de rebuter les néophytes. Mais pour qui est réceptif à la chose, le manga offre une approche originale d’un univers que l’on connait pourtant bien. Si l’histoire reprend l’idée très shônen du garçon lambda devenant le protagoniste d’une grande aventure malgré lui, oubliez immédiatement l’image du jeune héros brandissant son épée pour venir à bout des dragons. L’aventure sera cette fois vécu au travers des yeux d’un slime, qui plus est totalement étranger à ce monde. Un postulat qui permet, paradoxalement, de rapidement s’identifier au personnage en découvrant avec lui le monde où il vient d’arriver ainsi que ses nouvelles compétences. Un univers par ailleurs très agréable à contempler grâce au dessin de Taiki Kawakami, très clair et jouant sur les nuances de gris. Le mangaka arrive par ailleurs à rendre notre slime vivant et expressif, un défi pas forcément des plus simples sachant l’extrême simplicité du design de celui-ci.

Plus Dragon Quest que NieR Automata dans l’ambiance, Moi, quand je me réincarne en slime adopte un ton à la fois léger et bon enfant, avec un Satoru acceptant quasi-immédiatement sa nouvelle condition avant de partir à la conquête de ce nouvel univers qui s’offre à lui. Le manga ne laisse ainsi quasiment pas de temps morts et il suffit d’à peine une dizaine de pages pour voir Satoru se réincarner en slime, et une cinquantaine de plus pour que celui-ci parte remplir sa première mission pour le compte de ses nouveaux compagnons. Si l’on sent poindre un semblant de trame scénaristique un poil complexe, ce premier tome est – logiquement – orienté sur la découverte de ce nouveau monde et de la façon dont arrive à survivre Satoru/Limule. Une histoire qu’on espère voir prendre son envol avec le prochain volume.

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Moi, quand je me réincarne en Slime tome 1Synopsis

Satoru, employé de bureau lambda, se fait assassiner par un criminel en pleine rue. Son histoire aurait dû s’arrêter là, mais il se retrouve soudain réincarné dans un autre monde sous la forme d’un Slime, le monstre le plus faible du bestiaire fantastique. Le voilà équipé de deux compétences uniques : « Prédateur », lui permettant de récupérer les aptitudes de ses adversaires, et « Grand Sage », grâce à laquelle il acquiert une compréhension aiguë de son environnement. Même muni de ces seules armes, ses chances de survie semblent cependant limitées…

Moi, quand je me réincarne en Slime est édité chez Kurokawa et est vendu au prix de 7,65€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.