Seconde création originale de l’éditeur Ki-oon en 2019, Tsugumi Project nous plonge dans un Japon post-apocalyptique.

Synopsis
Léon, soldat d’élite d’une Europe militariste, est embarqué de force dans une expédition secrète. Dans un Japon en ruine, abandonné depuis plus de 200 ans, lui et ses compagnons d’infortune doivent récupérer une arme terrifiante. Son nom de code : Tsugumi. Tout ce qu’on sait d’elle, c’est que son potentiel de destruction est tel que le monde a préféré écraser l’archipel sous une pluie de bombes atomiques plutôt que de voir son développement mené à terme… Mais l’opération tourne court : l’avion s’écrase, et Léon se retrouve seul dans la baie de Tokyo. Affamé, à bout de forces, avec pour unique protection une combinaison antiradiations, il découvre vite que la métropole n’est pas aussi déserte que prévu… Sa course pour la survie commence !
Tsugumi Project est édité chez Ki-oon et est vendu au prix de 7,90€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Que ce soit par le biais des catastrophes naturelles ou du conflit armée, la destruction de l’archipel nippon est un thème majeur de la culture japonaise et plus particulièrement dans les jeux vidéo et le manga. Il faut dire qu’en vivant sur une île au climat relativement hostile, située au dessus d’une faille sismique et ayant subi le bombardement de deux bombes nucléaires, le peuple japonais nourrit un lien particulier à la catastrophe, impactant logiquement la production artistique du pays. Parmi la multitude d’œuvres du genre post-apocalyptique ayant vu le jour depuis des décennies, le manga a vu naitre de grands noms comme Hokuto no Ken, Akira, Dragon Head ou encore Gen d’Hiroshima. Difficile donc d’arriver à se faire une place au soleil en présence de si encombrants aînés, et encore plus de révolutionner le genre.
Contrairement aux œuvres citées ci-dessus, et plus généralement à la majorité des titres du genre post-apocalyptique, il n’est pas question ici de voir comment un groupe de personnes ayant survécu à une catastrophe d’ampleur survit dans un monde en ruine et tente de tout reconstruire. Tsugumi Project projette dans un Japon en ruine, laissé à l’abandon depuis qu’une pluie atomique s’est abattue sur lui fin d’empêcher quiconque de mettre la main sur une arme au potentiel destructeur encore jamais vu et connue sous le nom de code de Tsugumi. Embarqué de force dans une mission secrète visant à mettre la main sur cette arme surpuissante, un jeune homme du nom de Léon va se retrouver séparé du reste de son équipe après le crash de son avion au dessus de la capitale nippone. Abandonné en terrain hostile, il va devoir ainsi assurer sa survie tout en n’oubliant pas de remplir sa mission.
Rapidement, on découvre que Léon n’est pas seul dans ce Japon en ruines. D’étranges monstres rodent dans les parages tout comme une étrange jeune fille, mi-humaine mi-animale, qui semble avoir d’une manière ou d’une autre des liens avec l’arme tant recherchée. Aussi puissante que kawai, cette dernière remplie à merveille le rôle de mascotte du manga et se révèle terriblement attachante avec son petit caractère de tsundere. De manière générale, Tsugumi Project bénéficie toutefois d’un dessin d’excellente facture, sûrement son plus gros atout, avec des décors d’une grande richesse et des visages très émotifs. Pas étonnant quand on sait qu’ippatu a fait ses classes de mangaka en étant assistant auprès de Jiro Taniguchi (Quartier lointain, Le Gourmet solitaire).
Tout va très vite dans Tsugumi Project. Un peu trop même. En 20 pages, le contexte est posé et notre héros déjà largué en plein Tokyo. En à peine 20 de plus, la jeune fille est déjà rencontrée. Les événements s’enchainent les un après les autres, ce qui empêche certes tout sentiment d’ennui mais on aurait apprécié que l’auteur prenne un peu plus son temps pour dérouler son histoire. Agréable à parcourir sans pour autant être inoubliable, pour l’instant tout du moins, Tsugumi Project mérite qu’on lui donne sa chance en attendant la sortie de son second volume en septembre prochain.