Après Sword Art Online et Accel World, les éditions Ototo nous proposent une nouvelle adaptation en manga d’une light-novel issue de l’imagination de Reki Kawahara. Mais même s’il n’est pas question cette fois d’univers virtuel, les principaux ingrédients des précédentes œuvres de l’auteur s’y retrouvent présent. Au risque de manquer de saveur.

Minoru Mitsurugi n’est pas vraiment ce que l’on pourrait appeler un modèle de sociabilité. Solitaire, le lycéen s’est renfermé sur lui-même depuis plusieurs années en raison d’un passé visiblement douloureux. Son seul refuge : l’athlétisme, activité qu’il pratique chaque matin afin d’oublier ses mauvais souvenirs. Mais quelques choses à changer depuis quelque temps. Minoru est plus endurant et améliore ses temps de façon anormale. Bien trop, en tout cas, pour que cela soit le fruit de son entraînement intensif. Plus étrange encore, son corps est désormais protégé par une barrière magique le rendant totalement imperméable à toute attaque. En fait, il s’agit d’un pouvoir qui lui a conféré un mystérieux orbe noir auquel Minoru a exprimé le souhait d’être isolé des autres pour toujours. Mais son quotidien va radicalement basculer quand il va découvrir que d’autres personnes ont également reçu des pouvoirs d’autres orbes, et ceux-ci ne sont pas vraiment bien intentionnés…

Un jeune homme lambda et solitaire se retrouvant doté de pouvoirs surnaturels, si l’on enlève la dimension jeux video/univers virtuel, on retrouve les principales lignes directrices de Sword Art Online et Accel World, les précédentes œuvres de Reki Kawahara. Mais bon, comme on dit, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes surtout qu’entre les orbes, le passé douloureux de Minoru et sa volonté d’isolement, ce premier tome de The Isolator arrive tout de même à intriguer en raison des nombreux mystères soulevés. Au risque, cependant, d’embrouiller le lecteur en introduisant coup sur coup une multitude de concept (Ruby, Jet, Jet Eye) encore bien obscures. Le manga n’échappe également pas à de nombreux poncifs du genre et à des facilités de narration trahissant un manque de soin global dans l’histoire. Que le lycéen solitaire qui se fait aborder soudainement par la fille mignonne de son lycée, celle-ci souhaitant dans la foulée se lier d’amitié avec lui : check. Le méchant qui enlève, comme par hasard, cette même jeune fille : check. Minoru qui se prend un vélo en plein sur lui, alors qu’il l’a repéré depuis longtemps, permettant ainsi d’introduire son pouvoir d’isolation : check. Et on pourrait continuer la liste encore un bon moment. Bref, il ne faut pas être trop exigeant en termes de narration sous peine de décrocher rapidement de The Isolator.

Concernant le dessin, c’est Naoki Koshimizu, dont il s’agit du premier manga, qui a été choisi pour mettre en mouvement l’histoire imaginée par Reki Kawahara et les personnages imaginés par Shimeji. Un peu comme le scénario de The Isolator, on se retrouve une nouvelle fois face à du classique avec des personnages sans vraiment de saveur et dont on a déjà l’impression de les avoir déjà vu moult fois dans d’autres œuvres. Heureusement, le tout reste très agréable à l’œil grâce à un coup de crayon assez fin, même si sont d’une grande simplicité en étant vierge de tout détail. Bref, si The Isolator n’est pas déplaisant à parcourir, le manga peine à se démarquer en n’excellant finalement dans aucun domaine.

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the isolator tome 1

Synopsis

Depuis l’horrible tragédie qu’il a endurée durant son enfance, Minoru Utsugi ne rêve que d’une chose : la solitude. Un mystérieux artefact venu d’un autre monde va exaucer le souhait du garçon en s’introduisant dans son corps et en lui procurant un pouvoir lui permettant de s’isoler des autres. Sa vie se retrouve alors bouleversée lorsque Minoru apprend que d’autres hommes et femmes ont subi le même sort que lui et développé des capacités surhumaines en accord avec leurs désirs les plus profonds. Mais les souhaits de chacun ne sont pas tous aussi inoffensif que celui du garçon, et d’étranges meurtres apparaissent Minoru arrivera-t-il à surmonter ses peurs et le désir de s’isoler pour protéger ceux qu’il aime ? La nouvelle histoire de Reki Kawahara, auteur de Sword Art Online et Accel World !

The Isolator est édité chez Ototo Manga et est vendu au prix de 6,99€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.