Avec Secret Bodyguard, le manga d’action comique tente de séduire les amateurs du genre en mêlant humour, combats chorégraphiés et intrigues scolaires. Mais derrière cette recette familière se cache une œuvre qui, malgré ses efforts, peine à se démarquer. Rappelant fortement des titres comme Mission: Yozakura Family, ce premier tome souffre d’un manque d’originalité et d’une exécution trop convenue, laissant une impression mitigée malgré quelques qualités indéniables.


Ibuki Arakuni, voyou notoire de son lycée n’en croit pas ses oreilles lorsqu’il apprend que son amie d’enfance et camarade de classe, Honeko Akabane, est la cible d’une horde de dangereux assassins ! Il en revient encore moins quand un grand chef yakuza le supplie de devenir le garde du corps secret de cette dernière… Afin qu’Honeko puisse mener une vie d’élève normale jusqu’à la fin de son lycée, elle ne doit rien savoir de ses origines qui la lient à la pègre ni quoi que ce soit de tous ceux qui veulent sa mort ! Une année périlleuse de protecteur clandestin commence pour Ibuki, d’autant plus que sa classe, la terminale 4, renferme bon nombre des secrets…

Secret Bodyguard est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 7,20€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Dès les premières pages, l’intrigue repose sur un schéma narratif des plus classiques : un garde du corps talentueux mais anonyme s’infiltre dans un lycée pour protéger une jeune fille, qui ignore tout des menaces pesant sur elle. L’histoire s’enrichit de scènes d’action volontairement exagérées et de moments comiques destinés à alléger l’ambiance. Cependant, cet ensemble peine à captiver, les situations évoquant trop souvent des récits déjà explorés par d’autres œuvres.

Les quiproquos humoristiques et les séquences de combat, bien que rythmées, manquent de véritable impact. Quant à la tension dramatique, elle reste en surface, les enjeux n’étant pas suffisamment développés pour provoquer une réelle implication émotionnelle chez le lecteur. Malgré un rythme globalement soutenu, l’histoire s’enchaîne parfois de façon mécanique, sans véritable inventivité.

Le protagoniste, bien qu’efficace et entouré d’une aura mystérieuse, s’avère plutôt conventionnel. Sa personnalité, naviguant entre une froideur calculée et des maladresses volontairement mises en avant, ne parvient pas à se distinguer. De son côté, l’héroïne qu’il est chargé de protéger demeure enfermée dans le rôle classique de « demoiselle en détresse », un cliché qui aurait mérité une approche plus moderne et nuancée. Les personnages secondaires, bien qu’ils soient nombreux, manquent eux aussi de profondeur. Leur rôle semble limité à faire avancer l’intrigue, sans véritable valeur ajoutée. Trop caricaturaux, ils peinent à enrichir l’univers du récit ou à combler le manque d’originalité globale de l’œuvre.

Sur le plan visuel, Secret Bodyguard mise sur des décors réduits au strict minimum, mettant davantage l’accent sur les personnages. Ce parti pris, s’il permet de mettre en valeur les expressions et les interactions, confère néanmoins au manga une identité graphique assez ordinaire. Les scènes d’action, bien exécutées sur le plan technique, peinent à se démarquer et restent dans les codes habituels du genre. Certains passages comiques tirent leur efficacité d’un trait volontairement exagéré, mais cela ne compense pas le manque d’audace dans la mise en scène générale.

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Secret Bodyguard
6/10

Intéressant

Secret Bodyguard livre un premier tome qui, bien que divertissant par moments, reste trop convenu pour marquer durablement les esprits. Pas déplaisant pour autant, le manga de Masamitsu Nigatsu pourra cependant se positionner comme une lecture d’appoint pour les amateurs de titres comme Mission: Yozakura Family ou Sakamoto Days.