Difficile de se faire une place sur le créneau déjà très embouteillé des titres de dark-fantasy. Mais bien qu’assez classique à première vue, Ragna Crimson possède plusieurs atouts lui permettant de tirer son épingle du jeu.


ragna crimson

Synopsis

Les chasseurs de dragons tuent leurs proies avec leur épée d’argent afin de toucher une récompense. Parmi eux, il y a Ragna, un jeune homme plutôt faible faisant équipe avec Léonica, une chasseuse de génie qui peut se vanter d’avoir tué bien plus de dragons que n’importe quel autre chasseur. Seul un être puissant peut défier ces créatures. Pour s’opposer au terrible destin qui l’attend, Ragna n’aura pas d’autre choix que de repousser ses limites…!

Ragna Crimson est édité chez Kana et est vendu au prix de 7,95€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Un monde médiéval, des dragons, de la magie, et une bonne dose de violence. A première vue, Ragna Crimson se présente comme un de ces mangas de dark-fantasy comme on en a tant vu et qui peinent véritablement à se démarquer de la multitude de titres du genre arrivant régulièrement sur le marché. Publié dans les pages du magazine Gangan Joker de chez Square Enix depuis 2017, ce manga signé Daiki Kobayashi nous plonge en effet dans un monde aussi fantastique que cruel où les dragons sont la principale menace pour l’homme. Pour permettre à l’humanité de vivre en paix, il existe des chasseurs, contre quelques pièces sonnantes et trébuchantes, partent affronter ces créatures mythiques à l’aide d’épée en argent, seul moyen de les mettre à mal avec la lumière du soleil. Parmi ces chasseurs se trouve un duo aussi complémentaire que fusionnel composé de Ragna, un jeune homme pas vraiment reconnu pour ses compétences hors du commun, et de Léonica, une jeune fille de 12 ans considérée comme une des meilleurs tueuses de dragons du pays.

A première vue, rien de bien spécial. Mais après quelques pages permettant d’introduire efficacement l’univers du manga et ses principaux protagonistes, Ragna Crimson prend une tournure particulière, à la fois originale et faisant aller le scénario dans une direction que l’on attendait pas vraiment. Après avoir eu une vision du futur où Léonica meurt dans des conditions atroces, Ragna va faire la rencontre de son futur lui revenu dans le passé afin de s’octroyer la puissance nécessaire pour protéger sa partenaire. Désormais détenteur d’une force incroyable, notre chasseur va s’éloigner de celle qu’il aime plus que tout afin de partir exterminer les dragons jusqu’au dernier. Mais pas forcément seul, vu que son chemin va croiser rapidement une étrange personne qui va rapidement devenir son nouveau compagnon de galère…

© Daiki Kobayashi / SQUARE ENIX CO., LTD.

Du voyage temporel, un duo idyllique qui se sépare dès la moitié du premier tome alors que l’on attendait à ce qu’il constitue le cœur même du récit, Ragna Crimson arrive avec talent à surprendre le lecteur alors que l’on pensait partir sur un récit certes efficace mais plutôt bien classique. Très bien rythmé, ce premier tome ne laisse que peu de temps morts mais réussi tout de même à creuser comme il le faut son univers et ses personnages. Ces derniers se révèlent d’ailleurs très attachants et l’humour, finement dosé, présent à travers les 258 pages que composent ce volume aide aussi bien à se nouer d’affection pour eux qu’à apporter une touche de douceur bienvenue à ce récit tout de même bien sombre.

Difficile, finalement, de trouver de véritable points noirs à Ragna Crimson. Très propre visuellement, le manga bénéficie du joli coup de crayon de Daiki Kobayashi qui nous propose des dragons au design impressionnant et quelques planches de toute beauté. Seuls les décors apparaissent finalement en retrait avec des fonds régulièrement d’une blancheur immaculée. Un détail.