Toute nouvelle série signée Shinobu Ohtaka, Orient – Samurai Quest nous plonge dans un Japon féodal dirigé par des démons. Le succès sera-t-il de nouveau au rendez-vous pour le mangaka derrière Magi – The Labyrinth of Magic ?


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XVe siècle, Japon. Le monde est aux mains des oni, d’effroyables démons pourtant vénérés comme des dieux par le peuple, qui ignore tout de leur nature maléfique ! La vérité, seuls les bushi, de valeureux guerriers, la connaissent. Mais ces combattants sont traités en parias et condamnés à vivre dans la honte, de peur qu’ils ne renversent l’ordre établi. Cela n’empêche pas Musashi de rêver avec Kojirô, son ami d’enfance et descendant de bushi, de parvenir un jour à libérer le Japon en mettant un terme au joug des oni ! Ensemble, ils se sont jurés de fonder le plus puissant des clans de bushi. C’est ici que commence leur quête.

Orient – Samurai Quest est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 7,20€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Prépublié au Japon depuis mai 2018 dans Weekly Shōnen Magazine, Orient – Samurai Quest est le nouveau manga de Shinobu Ohtaka, un auteur connu pour être à l’origine de Sumomomo Momomo mais également (surtout ?) de Magi: The Labyrinth of Magic, manga aux 37 volumes prépubliés au Japon entre 2009 et 2017. Autant dire que sa nouvelle création était un minimum attendue et que son arrivée ce mois-ci en France grâce à Pika Edition fait partie des curiosités de ce mois de juin. Ou plutôt « aurait dû ». Car noyé au milieu de tous les reports sortant en cette « rentrée post-confinement », Orient – Samurai Quest manque d’arguments pour espérer se faire une belle place au soleil.

Orient – Samurai Quest prend place au Japon dans une époque Sengoku (milieu XVe – fin XVIe siècle) imaginaire où les démons auraient pris le contrôle du Japon et fait des bushi, les guerriers qu’on a tendance à trop souvent confondre avec des samurais, les ennemis publics numéros 1 suite à un formatage des esprits. Bien que ces derniers soient traités comme des parias, cela n’empêche pas un jeune garçon de vouloir devenir l’un deux pour renverser l’ordre établi et libérer enfin le Japon de la tyrannie de ces oni. Un rêve partagé depuis sa plus tendre enfance avec son meilleur ami et qui va enfin prendre forme quand l’horrible réalité de la cruauté des démons va lui être révélée. Ce synopsis de base, bien que sans grande originalité, pouvait laisser espérer quelque chose d’un minimum ambitieux. Le premier quart du tome bénéficie en effet d’une belle montée en puissance, posant particulièrement efficacement les bases du récit avec comme point culminant la « découverte » de la réalité concernant les oni. Mais en étant violent mais pas trop gore, rempli de bons sentiments, et mélangeant action et humour, Orient – Samurai Quest n’est finalement qu’un autre shônen comme le Japon est habitué à nous en proposer depuis des décennies et manquant pour globalement de saveur.

Un manque de goût que l’on retrouve également dans l’esthétique globale du titre. Alternant entre des cases à la limite du moyen et d’autres particulièrement travaillées (on pense essentiellement aux combats, par ailleurs très plaisant), Orient – Samurai Quest souffre surtout de certains choix quelque peux douteux. On pense notamment aux bushi, à la dégaine tout droit venue d’une série B nippone et qui se déplacent sur des motos (!!) qui auraient sans problème leur carte à jouer à n’importe quel concours de tuning. On se demande ce qui est passé par la tête de l’auteur pour nous pondre ça sachant que ça fait voler en éclat en univers certes basique mais qui jusque là avait au moins le mérite d’être cohérent. Pour le coup c’est original, mais on aurait aimé que le manga marque sa différence un peu plus habilement.