Essentiellement connu en France pour son (excellente) adaptation en anime, « My Teen Romantic Comedy is wrong as I expected » débarque sous forme de manga aux éditions Ototo. Après la sortie du light-novel l’année dernière, cette adaptation est l’occasion de se plonger une nouvelle fois dans le quotidien de Hachiman, un lycéen misanthrope et forcé à s’ouvrir à ses camarades de classe.
Synopsis
Le jeune Hachiman a une vision des plus pessimistes de la vie. De toute façon, sa situation actuelle ne le pousse guère à déborder d’optimisme : pas d’amis, pas de petite amie et sa capacité à envisager l’avenir est totalement nulle. Pour le faire changer, sa conseillère d’orientation le pousse à rejoindre le « Club des Volontaires » qui vise à aider les lycéens à résoudre leurs problèmes et à réaliser leurs rêves. Néanmoins, ses ennuis ne font que commencer : déjà forcé à se remettre en question, Hachiman apprend qu’il doit coopérer avec Yukino, une élève, aussi brillante que sarcastique et antipathique, qui ne lui laissera aucun répit. La rencontre de ces deux lycéens aux caractères si différents risque de créer des étincelles.
My Teen Romantic Comedy is wrong as I expected est édité chez Ototo et est vendu au prix de 6,99€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Beaucoup ont sûrement fait la connaissance avec My Youth Romantic Comedy is Wrong as I Expected (que l’on nommera par son diminutif japonais OreGairu pour plus de commodité) à l’occasion de la diffusion de son anime en 2013 et 2015. Disponible à l’époque sur la plateforme ADN, cette version adaptait le light-novel de 2011, support original de cette histoire imaginée par Wataru Watari. Entre temps, celui qui fût élu meilleur light-novel de l’année par les japonais entre 2013 et 2015 avait également connu fin 2012 une adaptation en manga signée Naomichi Io et publiée chez Shogakukan. Un titre qui débarque enfin dans nos contrées grâce à Ototo, une maison d’édition affilié à Ofelbe, l’éditeur des light-novels dans nos contrées.
Epoque dorée pour certains, souvenir beaucoup plus amère pour d’autres, la vie au lycée peut-être radicalement différente selon de quel côté on se trouve de la barrière séparant les groupes dominants et ceux mis de côtés. Alors que certains se donnent corps et âme afin de bénéficier d’une vie lycéenne épanouie, Hachiman a fait quant à lui un choix radical. Méprisant ceux se forçant à respecter les codes implicites de la vie lycéenne afin d’être populaire, il a décidé de se couper volontairement de ses camarades pour adopter un mode de vie de « loup solitaire ». Ni aimé ni détesté, Hachiman se contente ainsi d’assister au cours dans son coin et de s’éclipser dès la fin de ceux-ci sans même participer à des activités de clubs, élément pourtant central de la vie des élèves japonais. Une situation à laquelle va tenter de remédier sa conseillère d’orientation en l’inscrivant de force au « Club des Volontaires », un groupe dont l’objectif est de venir en aide à ceux qui en ont besoin. Un club qui ne compte à l’heure actuelle qu’une seule membre, Yukino, une élève qui a tous les traits de la fille populaire mais qui cache en faite une personnalité pas si éloignée que Hachiman.
Malgré ses apparences de manga « tranche de vie » en cadre scolaire comme on en connaît tant, OraGairu arrive à tirer son épingle du jeu grâce au talent de son auteur pour allier habilement humour et thématique sérieuse. Le mérite revient en grande partie à Hachiman dont les réflexions acides sont un délice à lire et contrastent fortement avec les personnages hauts en couleurs qu’il est forcé de côtoyer. Fortement stéréotypés, avec par exemple l’otaku de service, le garçon androgyne ou encore le beau gosse au grand cœur, ceux-ci sont toutefois assez travaillés pour être attachants et permettront chacun à leur manière à ce que Hachiman ouvre petit à petit son cœur à ceux qui l’entourent. Troisième membre du « Club des Volontaires », Yui vit quant à elle la situation opposée. Catégorisée par Hachiman comme faisant parties des « Lifes », le groupe dominant du lycée, la jeune fille va devoir subir les remarques de ses compagnons au sujet de ses nouveaux amis et de sa participation aux activités du club. L’occasion pour l’auteur de pointer du doigt le système de pyramide sociale présente dans les établissements scolaires où l’on se doit de se plier à la volonté des leaders de groupe afin de ne pas se trouver exclu.
Très agréable à lire, OreGairu bénéficie cependant d’un dessin assez inégal. Les planches souffrent en effet d’un manque de détail récurent avec notamment une forte tendance de l’auteur à nous fournir des arrières-plans d’une blancheur immaculée. Dommage, quand on voit l’excellent travail réalisé sur les expressions faciales.