En cette période de rentrée scolaire, les éditions nobi nobi ! publient chez nous Mon Amie des Ténèbres, un manga sur l’amitié et l’harcèlement scolaire. Un titre à destination des plus jeunes qui aborde cette thématique des plus sérieuses avec beaucoup de bienveillance.


Mon amie des ténèbres

Taiyô Takada vient d’arriver dans sa nouvelle école. Il découvre que dans sa classe se trouve une fille étrange, Akane Nishimura, que tous les élèves surnomment « la sorcière des ténèbres » : on raconte que si on la touche, on est maudit  ! Alors qu’en fait, elle a simplement peur de sortir de sa coquille… Mais toutes ces rumeurs autour d’elle sont loin d’effrayer Takada. D’une franchise et d’une naïveté à toute épreuve, le jeune garçon désarme non seulement les harceleurs mais aussi Nishimura elle-même, avec sa logique d’une simplicité imparable. Bref, il la trouve vraiment cool et compte bien s’en faire une amie !

Mon amie des ténèbres est édité chez nobi nobi ! et est vendu au prix de 7,20€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Entre la découverte de sa nouvelle classe, l’excitation de retrouver ses amis après de longues vacances d’été ou encore l’achat plaisir de cet agenda aux couleurs de son anime/film/acteur/[insérez ce que vous voulez] préféré, la rentrée scolaire est globalement perçue comme un moment joyeux de l’année même si la perspective de se replonger dans les devoirs n’est certes des plus réjouissante pour tout le monde. Pour autant, malgré ce bonheur de façade, la rentrée cache aussi des aspects moins réjouissants pour ceux brimés par leurs camarades en raison de leur apparence, de leur personnalité ou de n’importe quelle autre raison futile. Surnommée « la sorcière des ténèbres » en raison de sa coiffure et de sa tendance à être tout le temps seule, Akane Nishimura fait partie de cette dernière catégorie d’élève. Celle à qui personne n’adresse la parole mais dont tout le monde parle dans son dos. Mais ça, c’était avant qu’un trublion du nom de Taiyô Takada intègre sa classe et prenne tout le monde à contre pied. Car pour lui, il est inconcevable que la jeune fille soit rejetée par les autres tant il la trouve classe et n’a qu’une seule idée en tête après avoir fait sa connaissance : devenir son ami.

Mon amie des ténèbres, c’est l’histoire de ce duo composé d’une jeune fille taciturne cible des moqueries et d’un écolier aussi naïf que rempli de bienveillance. Publié au Japon depuis 2018 dans le magazine Gangan Joker de Square Enix, le manga ainsi prend la forme d’une succession de courtes histoires « tranche de vie » en milieu scolaire tournant autour d’un duo garçon/fille qui n’ont a priori rien en commun. Une formule qui fait plus que fortement penser à Quand Takagi me Taquine, autre titre édité par les éditions nobi nobi ! et dont le lancement en France avait accompagnée la rentrée scolaire 2019. Fondamentalement, les deux titres activent les même ficelles et visent un public globalement identique. Cependant, là où la série de Soichiro Yamamoto arrive à toucher un public un peu plus adulte en traitant avec beaucoup de finesse la relation romantique (?) entre les deux lycéens, Mon amie des ténèbres reste clairement destiné au plus jeunes, les plus vieux risquant de leur trouver à la fois très consensuel et « gnan-gnan ».

La faute revient notamment à Taiyô Takada, aussi naïf qu’agaçant et dont la personnalité, certes remplie de bienveillance, manque d’aspérités pour toucher un public sorti de l’école primaire. A contrario, Akane Nishimura est follement craquante et ses réactions remplies de timidité constituent la sève du manga. De manière plus générale, Taku Kawamura arrive à parler d’une thématique grave et source de nombreux drames chaque années avec beaucoup de délicatesse et sans jamais tomber dans la dramaturgie. Une douceur dans l’atmosphère qui découle aussi d’un dessin très simple et tout en rondeur. En activité depuis le début des années 2010, le mangaka n’avait jusqu’à présent travaillé que sur des séries courtes ou de courtes histoires à destinations d’anthologies (Higurashi no Naku Koro ni, Kakegurui, Kanojo, Okarishimasu, …). Avec Mon amie des ténèbres, sa première œuvre à être publiée chez nous, il accouche d’un titre frais et drôle, certes pas follement original, mais qui saura parler à un très jeune public.