Prenant le contre-pied des préjugés basés sur l’apparence physique, Miss Fantasmes nous livre l’histoire d’une jeune femme aussi sexy que vierge de toute expérience sentimentale. Un manga coquin et rempli d’humour dont l’entrée en matière est plutôt réussie.
Jun est une fille de 21 ans attachante et séduisante. Problème : c’est la seule à ne pas être au courant ! Et contrairement aux apparences, elle n’a aucune expérience avec les hommes ! Cerise sur le gâteau : Jun a tendance à se réfugier dans d’enivrants fantasmes, au grand dam de sa sœur aînée qui la pousse à vivre pleinement ses désirs. Et si Kanô, le client sexy rencontré dans son magasin, était celui qui allait permettre à Jun de goûter au plaisir d’être aimée ?
Miss Fantasmes est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 7,20€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Prépublié au Japon dans le magazine Love Jossie de Hakusensha pour un total de trois tomes à l’heure actuelle, Miss Fantasmes, premier manga de Yukino Seo, vient d’arriver dans nos libraires en intégrant Red Light, le label de Pika Edition dédié aux manga shôjo au contenu « épicé ». Avec un tel titre et une couverture comme le propose le premier tome, il serait facile d’imaginer le manga comme racontant l’histoire d’une beauté enchainant les relations amoureuses et source de passion ardentes. Sauf que se fier aux apparences serait une grossière erreur, qui plus est quand il s’agit de la mécanique centrale de l’histoire qui est narrée.
Avec son visages très fin, son maquillage travaillé et ses tenues sexy, tout le monde ne voit en Jun qu’une fille facile aux multiples conquêtes, une « pétasse » comme il est dit dès la troisième page. Qui plus est, tout le monde est persuadé que Jun est hautaine en raison de son attitude froide et distante. Sauf qu’il en est en fait tout autre. Son comportement ? Le simple reflet de ses difficultés à communiquer et qui la rendent stressée. Son apparence ? Elle ne fait que suivre les conseils de sa sœur qui cherche à l’aider à trouver un copain. Bref, derrière la fille prétendument dévergondée se cache une personne ayant du mal à échanger avec des inconnus et sans aucune expérience avec le sexe opposé.
Ce décalage entre l’apparence et le « vrai soi » de Jun est ainsi à l’origine du principal ressort comique du manga mais également de passages plus ecchi, la jeune femme ayant l’habitude de se plonger dans ses fantasmes dès qu’elle se retrouve face à un homme qui lui plait. Le manga est ainsi parsemé de scène plus que coquines où on la voit imaginer ce qu’elle aimerait que la cible de ses désirs lui fasse et ce même en pleine discussion. Mais ce qui était jusqu’à présent de l’ordre de l’imaginaire va cependant devenir réalité quand la cible d’un de ses fantasmes s’avère être son voisin et qu’ils vont être amenés à se rapprocher. Une situation difficile à appréhender pour la jeune femme, source de nombreuses d’hésitations, dé bévues, et donc de passages comiques. A voir cependant ce que l’histoire va donner sur la durée, l’histoire ayant pour l’instant le fâcheux réflexe d’enchainer les même gags/situations sans chercher à faire dans l’originalité.
Si le manga est dans l’ensemble bon enfant et ne proposant rien de vraiment explicite, la prudence est cependant de mise avant de se plonger dans la lecture de Miss Fantasmes. Si l’on connait le penchant de l’archipel pour les attitudes un peu viriles, à l’image du Kabe-don, objet de fantasme où une personne est plaquée fortement contre un mur, certains passages pourront être plus que dérangeant pour un public occidental tant ils peuvent avoir l’apparence d’une agression sexuelle. Les personnes sensibles à ce sujet devront donc réfléchir à deux fois avant de faire l’acquisition du manga.