Bien plus que de se résumer à un énième shônen orienté combat comme son synopsis peut le laisser penser, Last Pretender aborde nombre de sujets sensibles. Quitte à tirer dans un peu tous les sens.
Les français ont beau avoir coupé la tête à leur roi il y a plus de 200 ans, il semblerait le concept de royauté soit associé ad vitam æternam à notre beau pays dans l’esprit des japonais. Après le Royaume de Reims dans Ryle & Louis, un autre titre édité par les éditions Kana, place désormais Nouvelle-Angoulême pour Last Pretender, capitale royale de la Terre et accessoirement centre de l’univers. Rien que ça. Dernier rejeton de la famille régnante, Kris va se voir attribuer sa future épouse à l’occasion de ses 16 ans, une position convoitée par toutes car permettant de devenir de facto la dirigeante de l’Univers. Pour ce faire, un tournoi intergalactique est organisé dans le but de déterminer qui est la femme la plus forte de la galaxie, et par conséquent méritant de s’unir au jeune prince. Mais ce dernier, ne souhaitant pas offrir son destin aux traditions ancestrales, va créer un clone de lui-même, terriblement puissante et théoriquement à l’image de sa conception de la femme idéale. Mais tout va basculer quand cette dernière va chercher à le tuer, selon ses dires pour sauver le destin de l’humanité.
Bien que reprenant les codes classiques que l’on retrouve dans la majorité des shônen (voyage initiatique, humour, méchants pas si méchant que ça), Last Pretender arrive à se distinguer des autres titres du genre grâce à un univers porteur de nombreuses thématiques sociétales, contrastant d’ailleurs assez fortement avec le ton plutôt léger sur lequel elles sont traitées. Déterminisme, clonage, féminisme… Le manga de Shunji Etô (scénario) et Yoshiuki Miwa (dessin) tire toutefois un peu dans tout les sens sans finalement prendre le temps de développer pleinement chacun des sujets qu’il aborde. A voir si les prochains volumes du manga approfondiront chacune des thématiques ou si celles-ci se limiteront simplement à un vernis sans aucune autre ambition que d’enrober le récit. Cela n’empêche toutefois pas au manga d’être plaisant à lire, en raison notamment d’un coup de crayon faisant plutôt plaisir aux yeux et à des scènes de combat bénéficient bien mises en scène et proposant par moment des plans d’une belle intensité.
Ayant pris fin récemment au Japon après une petite année de publication pour un total de cinq tomes reliés, Last Pretender a fait son apparition dans les librairies françaises en proposant directement ses deux premiers volumes. Un choix plutôt malin permettant de se lancer pleinement dans le cœur de l’histoire après un premier tome – très accrocheur – introduisant les grands enjeux de récit.
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Synopsis
Il est de coutume qu’un tournoi intergalactique entre filles soit organisé pour désigner celle qui épousera le prince héritier et deviendra la future reine. Le prince Kris, le principal concerné, a sa petite théorie : comme le sang des peuples les plus puissants coule déjà dans les veines de la famille royale, il lui paraît évident que la femme « la plus puissante » devra elle aussi faire partie de cette lignée. Kris a alors l’idée folle de créer son propre clone féminin, Kalki, afin qu’elle participe au tournoi et le remporte. Sauf qu’il n’a pas prévu qu’elle pourrait se retourner contre lui !
Last Pretender est édité chez Kana et est vendu au prix de 6,85€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.