Nouveau titre Purple Shine de Pika Edition, une sous-collection regroupant des titres shôjo mêlant romance et récit fantastique, La Destinée de Yuki est un manga intéressant mais dont le point faible réside paradoxalement dans sa dimension shôjo.


la-destinée-de-yuki

Synopsis

Yuki et ses cinq amis sont nés et ont grandi à Mutsujimura, un village perdu dans la campagne, dans la région de Kyôto. Une année a passé depuis la disparition soudaine des quatre aînés, la veille de leur entrée au lycée, laissant Yuki et Takaya seuls. Mais lorsqu’un mystérieux être démoniaque les menace, l’un de leurs amis fait un retour fracassant et leur sauve la vie ! Métamorphosé, celui-ci est méconnaissable et ne nourrit qu’un seul but : protéger Yuki à tout prix…

La Destinée de Yuki est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 6,95€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Il y a un peu plus d’un an sortait La Princesse et la Bête, premier titre du tout nouveau label Purple Shine de Pika Edition, une bannière regroupant des titres shôjo mais ayant une dimension fantastique. Très sympa, ce manga signé Yu Tomofuji nous avait agréablement surpris en étant bien équilibré grâce à un univers sombre et bien plus travaillé que l’on aurait pu penser, bien qu’étant traité avec légèreté et humour, ainsi qu’en évitant tomber dans la romance trop « gnan-gnan ». Bref, un jolie mix qui s’avérait très efficace et un titre de choix pour lancer la nouvelle sous-collection de l’éditeur.

Loin de la fantasy de La Princesse et la Bête, La Destinée de Yuki reprend ce même concept en nous plongeant cette fois dans un petit village de province japonaise tout ce qu’il y a de plus banal. A un détail près. Tous les cent ans, les Six Enfants du Destin font leur apparition avec pour mission de renvoyer les esprits malfaisants qui sont sortis du cycle des réincarnations. Loin de se douter de ce qui allait les attendre, six amis vont enfin connaitre l’éveil et se consacrer à leur nouvelle mission avec comme personnage central une certaine Yuki.

Côté fantastique, La Destinée de Yuki est globalement convaincant. La montée en tension est bien menée et le mystère régnant durant la première partie du tome donne fortement envie d’en savoir plus. Alors qu’il est censé être uni, le groupe d’amis se révèle être cependant bien plus déchiré que prévu avec surtout un certain Takaya qui pète totalement un plomb et dont la seule motivation est devenir le plus fort. Un élément qui donne un peu de sel au récit mais qui, en contrepartie, contribue à enfoncer encore plus un côté shôjo déjà pas fameux.

On va être direct, la partie romance de La Destinée de Yuki est tout simplement ratée. Certes, les manga shôjo nous ont habitué à proposer des romances en apparence impossibles où une fille tombe amoureuse d’un garçon macho/rustre/mal poli/qui refoule ses sentiments (rayez la mention inutile) mais qui a fondamentalement un bon fond. C’est même un des poncifs du genre. Mais voir Yuki passer tout le volume à craquer pour Takaya est tellement improbable que toute la crédibilité de la romance s’en trouve affectée. Qu’il n’ai aucun geste d’affection pour elle est une chose, mais strictement rien ne laisse penser que Takaya puisse éprouver le moindre sentiment pour la jeune fille. Pire, il s’avère être fondamentalement méchant, n’arrête pas d’être odieux avec elle, et est surtout obnubilé par une autre fille. Alors si vous rajoutez par dessus ça sa soif de pouvoir absolu… Difficile de voir en lui un potentiel Don Juan.

Il est dès lors totalement incompréhensible de voir Yuki être ému aux larmes en pensant à ce personnage totalement imbuvable, rendant totalement caduque la tension sentimentale que l’auteur cherche à créer. Finalement plutôt bancal, La Destinée de Yuki reste agréable à lire mais aurait gagné à être un récit purement fantastique.