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Ryosuke est le seul survivant d’un terrible massacre. Il ne sait pas pourquoi il s’est retrouvé impliqué dans cette tragédie, ni qui se cachait sous le masque de lapin porté par le responsable… Ces événements traumatisants lui permettent trois ans plus tard de décrocher un emploi de rêve dans la célèbre firme Dead Company, spécialisée dans la production de jeux vidéo de survie. Elle recrute sur un critère étrange : avoir vécu une expérience hors norme… Le jeune homme est ravi de travailler dans un environnement décontracté, chaleureux et valorisant. Ses propositions pour rendre la tâche plus ardue aux joueurs qui s’entretuent à l’écran sont saluées par sa hiérarchie. Pour la Dead Company, son expérience vaut de l’or ! Mais les mignons personnages qui évoluent à l’écran dissimulent en réalité des humains de chair et de sang, contraints de participer à un véritable jeu de mort…

Dead Company est édité chez Ki-oon et est vendu au prix de 7,90€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Pour pleinement comprendre ce qu’est Dead Company, il convient de faire un petit retour en arrière et de se plonger dans les précédentes créations de Yoshiki Tonogai. Publiés respectivement de 2007 à 2009 et de 2010 à 2012, les mangas Doubt et Judge nous plongeaient dans des survival games où les participants devaient survivre à des jeux mortels aussi fourbes qu’oppressants. Publié depuis 2019 au Japon, Dead Company s’inscrit totalement dans la lignée de ces deux titres en apportant cette fois une nouveauté de taille. Abandonnant l’habituel point de vue des victimes, le manga nous place cette fois du côté des organisateurs de ces jeux macabres et plus particulièrement de Ryosuke, ancien survivant d’un de ces massacres organisés et désormais nouvel employé de la Dead Company. Sauf qu’il n’était pas au courant de la véritable nature de son travail avant de s’y faire embaucher même si le critère ayant déterminé son recrutement, avoir vécu une expérience hors norme, lui semblait particulièrement étrange.

Malgré le lien de parenté avec Doubt et Judge, il est pleinement possible de profiter pleinement de Dead Company sans avoir eu l’occasion de se plonger dans les précédents titres de l’auteur. Le contexte est en effet expliqué clairement et les quelques petits flashbacks présents pour présenter le trauma du personnage principal s’intègrent harmonieusement au récit. Alors évidemment, les habitués des œuvres de Yoshiki Tonogai seront bien plus excités de retrouver des codes connus et un univers familier que le nouveau venu. Mais Dead Company est suffisamment bien ficelé pour être à la fois pleinement compréhensible et ne pas donner de prendre en route une histoire qu’on chercherait à nous résumer grossièrement.

Et il serait dommage de passer à côté de Dead Company en se disant que plonger dans un lore déjà existant amènerait forcément inéluctablement à ne pas profiter pleinement de son histoire. Même si quelques ressorts scénaristiques sont prévisibles, l’histoire mise en place dans ce premier tome arrive à tenir le lecteur en haleine grâce à deux intrigues se déroulant en parallèle. Outre la découverte progressive de la véritable nature de son travail, avec le lot de questions morales qui se pose avec, Ryosuke ne met pas totalement de côté son costume d’ancienne victime et va retomber sur les traces de celui qui lui aurait fait vivre l’enfer il y a trois ans. Agrémenté d’un dessin très agréable à l’œil grâce à la finesse de ses traits, même si le style n’a rien de follement original, a donc à peu près tous les éléments en mains pour plaire aux amateurs de thriller gore. Reste toutefois à voir comment la série va évoluer dans le prochain tome, celui-ci étant déterminant pour assurer l’intérêt du manga étant donné que Dead Company prendra fin à la fin du mois au Japon avec la sortie de son troisième et ultime volume. On espère que l’épilogue était prévu pour arriver aussi tôt et qu’il ne s’agit pas d’une fin rushée sur demande de l’éditeur…