Première nouveauté de Pika Edition à sortir cette année, Criminelles Fiançailles est la première œuvre de Asuka Konishi à être éditée chez nous. Un titre auréolé d’une réputation plutôt flatteuse en raison des différentes récompenses qu’il a récolté au Japon depuis ses débuts en 2017 dans le magazine Monthly Afternoon.


Yoshino, petite-fille du boss du plus grand clan de yakuzas d’Osaka, a été élevée au cœur de la pègre. Une éducation qui lui a mis du plomb dans la tête, mais qui ne l’a pas empêchée de mener une vie paisible. Jusqu’au jour où son grand-père décide de la fiancer avec le très avenant Kirishima, petit-fils d’un puissant clan rival tokyoïte en vue d’unir les deux familles. Embarquée dans ces fiançailles arrangées, Yoshino accepte d’aller vivre à Tokyo afin d’apprendre à le connaître, sans se douter que cet individu dissimule derrière son sourire une personnalité très spéciale…

Criminelles Fiançailles est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 7,95€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Grand Prix du concours Manga Shinbun Taishô (2018), première place au concours Next Manga Award dans la catégorie comics (2018) et huitième place de la sélection Kono manga ga sugoi ! catégorie « Homme » (2019), depuis ses débuts en 2017, Criminelles Fiançailles s’est vu auréolé de plusieurs récompenses et nominations honorifiques. Comptant actuellement cinq tomes au Japon, ce premier manga signé Asuka Konishi débarque en ce mois de janvier chez nous par l’intermédiaire de Pika Edition et sa petite réputation en fait une des sorties les plus en vue de ce début d’année. Avec sa couverture, le manga semble promettre une plongée plutôt dramatique dans l’univers de la pègre nippone avec une once de sensualité en guise d’enrobage. Sauf que, à l’image des personnages de l’histoire, les apparences sont parfois trompeuses.

A peine quelques pages tournées, la véritable nature du titre saute rapidement aux yeux. Celle d’une comédie romantique déjantée aux personnages excentriques et dont les quelques aspects sombre sont uniquement là pour servir de ressort comique. Bien que le manga prenne place dans le monde de la pègre, les scènes de violence se comptent sur les doigts d’une main (de yakuza) et n’ont que pour seule vocation de montrer le « vrai » visage de Kirishima, petit-fils d’un puissant clan tokyoïte qui, en apparence, semblait renier les mœurs de la mafia. Après avoir été surprise (en bien) de cet homme rejetant visiblement la violence, Yoshino (et avec elle le lecteur) découvre ainsi dans un second temps que Kirishima n’est finalement pas différent des autres mafieux et que, cerise sur le gâteau, il est surtout totalement maso et adore se faire mépriser par les femmes. Pour autant, la jeune femme n’est pas en reste et sait également se montrer effrayante malgré sa douceur et sa volonté de renier tout ce qui touche de près ou de loin aux guerres de gang. Ce duo aux multiples facettes qui se dévoilent petit à petit sont la source de nombreux rebondissement qui rendent le récit particulièrement captivant et l’éloigne de ce qui se fait habituellement dans le genre des comédies romantiques.

Visuellement, la découverte de Criminelles Fiançailles a de quoi déconcerter durant les premières pages. Pas que le dessin soit moche, mais le style adopté a un petit quelque chose de malaisant avec un traitement des visages assez particuliers donnant par moment l’impression de voir une poupée sans vie. Cependant, ce sentiment s’estompe au fil des pages et on se prend même à apprécier ce style graphique qui au final a pas mal de cachet. Une évolution que beaucoup semblent avoir vécue étant donné le nombre de retours sur Internet allant tous dans ce même sens. Pour autant, le travail sur les arrière-plan reste quand à lui assez aléatoire avec des décors se résumant bien trop souvent à un fond désespérément blanc.