Entre nouveautés attendues de longue date (Kaguya-sama: Love is War) et autres rééditions de classiques (Dragon Head), Pika Edition est au centre de toutes les attentions en ce premier semestre 2021. Et celui-ci a commencé très fort dès le mois de janvier avec Blue Period, une déclaration d’amour au monde de l’art auréolée d’une belle réputation en raison, entre autre, de ses multiples récompenses.
Yatora est un lycéen studieux à qui tout réussit. Pourtant, il ressent depuis toujours une impression de vide en lui. Jusqu’au jour où, par hasard, il tombe sur un tableau qui le subjugue littéralement… Très vite, Yatora réalise que peindre est le seul moyen de faire passer ses émotions et de se révéler. Cet événement le pousse à se livrer corps et âme à la peinture pour tenter le concours d’entrée de la plus sélective des écoles de Beaux-arts !
Blue Period est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 7,50€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Difficile d’espérer mieux pour accompagner une sortie. Publié depuis août 2017 au Japon dans magazine Afternoon et pour un total de neuf tomes, Blue Period vient en effet tout juste d’être annoncé en série anime alors que le premier tome du manga fait son apparition chez nous par l’intermédiaire de Pika Edition. Récompensé de plusieurs prix dont le Prix Manga Taishô 2020 et le Prix Kodansha du meilleur manga 2020 mais également sélectionné l’année dernière pour le Prix Osamu Tezuka, le manga de Tsubasa Yamaguchi faisait déjà partie des sorties les plus attendues de ce début d’année et cette adaptation tombe à point nommée pour accompagner la sortie de ce titre qu’on pourrait imaginer à première vue destiné à un public plus ou moins de niche en raison de sa thématique.
Blue Period est en effet un plongée à pied joint dans l’univers artistique par l’intermédiaire de Yatora, un lycéen ayant une scolarité en apparence épanouie, en étant à la fois une sorte de rebelle aux relations harmonieuses avec ses camarades mais également un élève au résultats scolaires remarquables. Mais alors que tout semblait clair pour lui concernant son orientation, un déclic va avoir lieu lors d’un cours d’arts plastiques et celui qui voyait d’un œil moqueur cette matière va finalement en tomber amoureux au point d’envisager avec le plus grand des sérieux d’intégrer Geidai, la plus renommée des écoles des beaux-arts du pays. Un chemin loin d’être gagné pour un néophyte comme lui quand on sait la faculté est réputée pour la sévérité de sa sélection.
Alors qu’on pourrait imaginer Blue Period principalement à destination des amateurs d’arts, le manga arrive à captiver grâce à son personnage principal auquel il est facile de s’identifier. Ses doutes, ses questionnements sur l’avenir, la découverte d’une nouvelle passion dévorante qui va lui changer la vie et la naissance d’un rêve à réaliser, toutes ces problématiques dépassent le simple domaine artistique et concernent chaque adolescent ayant à choisir quelle direction donner à son futur. Si le message se veut universel, Blue Period reste pour autant également une très belle déclaration d’amour aux arts plastiques. Très didactique, le manga, au travers de Yatora, introduit le lectorat néophyte aux techniques artistiques comme la représentation des proportions ou des effets d’ombre sans pour autant tomber dans le cours magistral rébarbatif. Une subtilité que l’on retrouve également dans le dessin de Tsubasa Yamaguchi, forcément attendue au tournant vu la thématique même de l’œuvre. Entre le travail sur les visages et le sentiment de dynamisme traversant le manga, notamment grâce aux postures et mouvement des personnages pour dessiner, la mangaka arrive à faire déborder Blue Period d’émotions. Une réussite bienvenue pour un manga ayant justement vocation à transmettre l’amour de son auteur pour l’art.
