Alors que son adaptation en série anime est disponible depuis l’année dernière sur la plateforme ADN, le manga Bloom Into You fait enfin son arrivée dans l’Hexagone grâce aux éditions Kana.
Synopsis
Yû entre au lycée en espérant découvrir enfin l’amour. Mais rien ne se passe, même quand un garçon lui fait une déclaration… Elle rencontre alors Tôko, la fille parfaite du lycée, responsable au Bureau des Élèves et qui semble être comme elle car elle éconduit tous ses prétendants. Jusqu’au jour ou Tôko avoue à Yû « je sens que je pourrais tomber amoureuse de toi »…
Bloom Into You est édité chez Kana et est vendu au prix de 5,95€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Prépublié au Japon depuis avril 2015 dans le magazine Monthly Comic Dengeki Daioh avant d’être adapté en série anime l’année dernière, Bloom Into You, de son nom japonais Yagate Kimi ni Naru, a enfin trouvé le chemin des librairies françaises grâce aux éditions Kana. Une arrivée légèrement tardive puisqu’elle coïncide quasiment avec la fin de la série, le huitième et dernier tome étant prévu pour le mois prochain. Mais mieux vaux tard que jamais pour découvrir ce titre signé Nio Nakatani, mangaka spécialisée dans le yuri dont il s’agit de la première série longue. Bien que prenant place dans la collection « Shôjo » de l’éditeur, Bloom Into You suit en effet la romance naissante entre Yû Koito, une élève dans l’incapacité de développer des sentiments amoureux, et de Tôko Nanami, d’une année son aînée mais rejetant à chaque fois les garçons lui déclarant leur flamme. A première vue, de quoi nouer une amitié parfaite entre deux jeunes filles visiblement peu intéressées par les relations sentimentales. A moins que…
Dans le fond, Bloom Into You ne se démarque pas particulièrement des romances de type shôjo. L’histoire ne présente rien de particulièrement original et on retrouve peu ou prou avec les premiers émois amoureux, les hésitations qui vont avec, ou encore tout l’enrobage « school life ». Mais c’est dans la manière d’aborder cette romance et les thèmes qui l’accompagnent avec une grande délicatesse que le manga réussi à tirer son épingle du jeu. Oubliez les kabedon, cette technique de drague récurrente des fictions japonaises où une fille est plaquée contre un mur par un garçon avant de devenir rouge comme une tomate et tout les poncifs du genre. Au lieu de foncer dans le tas avec ses gros sabots, Nio Nakatani prend son temps pour développer avec finesse une histoire qui transpire la sincérité et l’authenticité. Une ressenti dû aux personnalités des deux jeunes filles, évidemment, mais également aux sujets développés par Nio Nakatani qui nous invite à nous interroger sur des questions de sociétés totalement contemporaines comme l’identité personnelle, la question de l’amour et de la sexualité ou encore l’estime de soi. Une sensation de douceur et de fraîcheur à laquelle contribue également le dessin, certes sans fioritures et plutôt simple mais également tout en finesse.