Un univers d’heroic-fantasy, une école de magie et un garçon complexé par son père… Alors que le milieu de l’heroic-fantasy est déjà bien bouché, Takuya Nakao n’a pas fait le choix de l’originalité avec Black Shadow. Au risque de rendre son titre invisible.

Dans le royaume d’Avista, douze grands généraux et éminents sorciers assurent la sécurité du peuple : les Paladins. Junk est le fils de l’un d’entre eux, Jean Whattear, l’incarnation du soleil. Mais constamment éclipsé par ce père illustre auquel il est censé succéder, Junk peine à trouver sa place. Alors, le jour de la cérémonie qui doit faire de lui un sorcier à son tour, le garçon se rebelle contre le destin ! Mais un événement tragique pourrait bien le faire revenir sur sa décision…
Black Shadow est édité chez Pika Edition et est vendu au prix de 7,20€.
Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
Quand un genre est aussi bouché que celui de l’heroic-fantasy, mieux vaux avoir d’excellents arguments de son côté pour arriver à se démarquer de la masse. Non pas qu’il soit nécessaire d’être extraordinaire – dans son sens littéral « sortir de l’ordinaire » – en tous points pour espérer trouver son public, mais un manga ne proposant ni univers original, ni histoire surprenante ou de dessin d’une qualité remarquable ne pourra espérer autre chose que de tomber dans les abîmes. Seul problème pour Black Shadow, il s’agit vraisemblablement du chemin qui lui destiné.
Pourtant, le manga de Takuya Nakao, pour qui il s’agit de la première oeuvre à connaitre une sérialisation, n’est pas désagréable à lire dans l’absolu. En se basant sur des éléments récurrents du genre tout en bénéficiant d’une narration plutôt bien rythmé, le premier tome de Black Shadow se parcourt de manière assez fluide. Les événements s’enchaînent sans que l’on ait vraiment besoin d’y réfléchir et le mode « pilotage automatique » de notre cerveau s’occupe de tourner les pages à notre place. Mais entre facilités scénaristiques et clichés usés jusqu’à la corde, on pense notamment à la figure paternelle oppressante que le héros va rejeter avant de l’embrasser par sait-on quelle raison en l’espace de quelque pages, il se dégage une fois ce premier tome refermé une étrange sensation. Celle du néant, comme les sensations qui resteront dans l’esprit du lecteur.
Car en plus d’être d’être fade sur le fond, Black Shadow n’arrive même pas à compenser ses faiblesses par une patte artistique qui en mettrait plein les rétines. Entre character-design générique, décors d’un blanc immaculé et dessin manquant cruellement de détail et d’assurance, l’enrobage manque lui aussi de saveur pour marquer de son empreinte le lecteur. A trop jouer la sécurité en proposant un melting-pot de tout ce qui marche plus ou moins, Black Shadow devrait au final aboutir au résultat inverse : passer hors des radars de tout le monde.