Premier titre à sortir du tout nouveau label Omaké Manga, Bip-Bip Boy nous plonge dans l’enfance d’un joueur japonais des années 1980. Un récent autobiographique mêlant nostalgie, cynisme, humour et qui parlera aux plus anciens d’entre nous.


bip bip boy tome 1

Synopsis

L’histoire vraie d’un loser né avec des pixels à la place des neurones. Cette autobiographie qui a fait décoller la carrière du mangaka Rensuke Oshikiri (High Score Girl sur Netflix) nous fait revivre avec un cynisme mordant l’enfance d’un loser gamer dans les années 1980. L’auteur avait le choix entre étudier à l’école et passer sa vie à jouer aux jeux vidéo. Il a évidemment choisi… les jeux vidéo ! Sa passion dévorante va lui faire vivre des aventures et des situations particulièrement drôles.

Bip-Bip Boy est édité chez Omaké Manga et est vendu au prix de 7,50€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.


Fondé par Florent Gorges, également co-fondateur de Pix’n Love et auteur de nombreux ouvrages de référence sur Nintendo, Omaké Books était jusqu’à présent essentiellement connu pour ses livres sur les jeux vidéo et plus généralement sur la culture geek. Mais en ce début d’année 2019, la maison d’édition se lance dans une nouvelle aventure en tentant sa chance sur un marché déjà bien encombré : celui de l’édition de mangas. Pour le tout premier titre de son nouveau label Omaké Manga, Omaké Books a ainsi fait le choix d’une série dans le plus pur esprit de la maison avec Bip-Bip Boy, un titre totalement geek et racontant l’enfance gamer de son auteur, Rensuke Oshikiri.

Récit autobiographique de celui qui est également derrière High Score Girl, un manga dont l’adaptation en série anime est disponible sur Netflix, Bip-Bip Boy nous plonge ainsi dans la jeunesse d’un enfant japonais des années 80, joueur de jeux vidéo invétéré et dont le tout dernier jeu PC-Engine passe bien avant les devoirs de l’école dans l’échelle de ses priorités. L’attente d’un nouveau jeu, l’ambiance des salles d’arcade, les crises de rages face à un titre qui lui résiste, le manga se présente sous forme de petites histoires thématiques reprenant différentes expériences vécues par Rensuke Oshikiri depuis l’école primaire jusqu’aux prémisses de sa vie d’adulte. Pas de grande intrigue donc, mais plein de petites scénettes à l’intérêt variable tenant sur quelques pages mais qui pourront perdre par moment le lecteur, celles-ci traitant différents moment de la vie de l’auteur sans véritable cohérence chronologique.

Même en ayant vécu une enfance à l’autre bout du monde, comprenez en France, impossible de ne pas s’identifier à ce jeune garçon quand sa jeunesse a été bercée par les hits de la NES ou de la Mega Drive. Véritable concentré de nostalgie, Bip-Bip Boy abonde de références, de petites anecdotes, rendant sa lecture passionnante pour tout amoureux de jeux vidéo. Même si de nombreux titres, voir consoles, mentionnés n’ont pas bercé la jeunesse de nous autres français, on se reconnait immédiatement dans ce jeune garçon bavant devant la nouvelle console à la mode ou passant son week-end totalement absorbé par sa Game Boy.

bip-bip boy extrait

Oui, Bip-Bip Boy transpire l’amour pour le jeu vidéo. Mais loin de se contenter d’une ode aux plaisirs vidéo-ludiques, le manga aborde avec un ton délicieusement acide les mauvais côtés de la passion inconditionnel de l’auteur pour ce qui était encore à l’époque un média extrêmement jeune. Brimades, regards méprisant, incompréhension des parents, Rensuke Oshikiri n’oublie pas de revenir sur les critiques qu’il recevait régulièrement pour aimer ce qui était considéré (et même encore de nos jours, soyons honnêtes) par beaucoup comme un loisir totalement débile. Une attitude de son entourage qui va l’amener progressivement à préférer le monde en 2D à celui « IRL » des êtres bien vivants. Comme quoi, même au pays du jeu vidéo, être un enfant gamer n’était pas forcément facile tous les jours.