Sorti en novembre dernier au Japon, le second volume de l’Île errante fait enfin son apparition en France afin de nous en faire savoir un peu plus sur cette mystérieuse île se mouvant dans le Pacifique. Enfin, pas tant que ça en fait.

Résumé

A l’aide des notes laissées par son grand-père, Mikura cherche sans relâche la fameuse île d’Electriciteit. Sa persévérance est récompensée : l’île errante apparaît soudain sous ses yeux émerveillés… Mais alors que la jeune femme s’apprête à amerrir, un boulet de canon se dirige droit sur elle ! Plus de peur que de mal, la pilote s’en sort indemne. Hélas, son hydravion, lui, va avoir besoin de quelques réparations.
L’incident ne décourage pas la demoiselle pour autant… et voilà que trois ans plus tard, un indice inattendu lui offre une nouvelle piste à suivre ! Cette fois, elle en est sûre, l’île lui révélera tous ses secrets…

Notre avis

Bien que misant énormément sur son côté contemplatif, avec son rythme lent et ses grandes pages épurées, le premier tome de L’Île errante arrivait tout de même à tenir son lecteur en haleine face au mystère qui se dégageait de cette île mystérieuse. Avec sa narration tout en finesse, Kenji Tsuruta arrivait en effet à attiser la curiosité en distillant petit à petit ses éléments au sujet de l’île tout en se focalisant sur les états d’âme de la jeune fille face à cette quête qui l’amenait à s’isoler peu à peu de son quotidien. Nos espoirs étaient donc grands, avec second tome, de retrouver la même formule magique et d’en savoir enfin un peu plus d’une Electriciteit dont on ne sait rien encore pas grand chose hormis qu’elle se déplace à cycle régulier dans le Pacifique. Ou tout du moins, à minima, de voir l’histoire avancer quitte à soulever de nouvelles interrogations.

Il aura donc fallu trois ans à Mikura (et six ans pour le lecteur japonais) pour enfin débarquer sur l’île et faire ses premiers pas dans ce lieu qui ne lui est pas des plus hospitaliers. Une nouvelle fois prise pour cible lors de sa tentative d’amerrissage, la jeune fille est tout autant épiée que crainte par des habitants visiblement pas réjouis qu’on vienne leur rendre une petite visite. Mais si le début du tome arrive à poser une ambiance intrigante tout en étant relativement rythmé, la seconde partie est plus décevante vu qu’il ne s’y passe pour tout dire … rien. Pas de péripéties, (très) peu de dialogues, on se contente seulement de suivre notre exploratrice en herbe faire la connaissance de l’île tout en se faisant rembarrer par à peu près toutes les personnes qu’elle rencontre, c’est à dire pas grand monde. Le premier volume de L’île errante ne brillait certes déjà pas pour son rythme effréné et ses péripéties toutes les quatre pages. Ce n’est d’ailleurs ni son but et ni la raison pour laquelle il nous avait autant absorbé. Mais il s’y passait finalement pas mal de choses vu que l’on suivait avec intérêt l’enquête de Mikura et sa tentative pour rejoindre Electriciteit. Et surtout, les magnifiques planches de Kenji Tsuruta appelaient à l’évasion grâce à un aspect contemplatif réalisé avec brio.

Mais alors que le précédent tome alternait habilement entre des plans larges laissant apparaître de magnifiques panoramas au style épurés et d’autres beaucoup plus détaillés quand il s’agissait de représenter des éléments mécaniques ou architecturaux, ce second volume propose désormais quasi-exclusivement des plans serrés sur les personnages ou l’architecture des lieux. Un choix évidemment beaucoup plus subi qu’autre chose en raison de ce huit-clos sur cette quasi-copie du Mont Saint-Michel mais qui, la faute à un sentiment d’évasion et de contemplation bien moins présents, réduit quasiment le tome à une balade sur l’île sans avancée scénaristique. Pas désagréable pour autant, mais il manque le « petit truc » du premier volume qui nous avait fait rêver.

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Retrouvez nos critiques des tomes précédents : 


île errante tome 2 couvertureSynopsis

Mikura Amelia est une des rares pilotes à s’occuper des livraisons entre les îles éloignées de la préfecture de Tokyo. À bord de son hydravion, elle est un lien précieux entre les villages de pêcheurs et connaît la mer environnante comme sa poche.
Élevée par son grand-père, elle se retrouve seule après sa mort, avec pour seul héritage sa maison et ses affaires personnelles. Mikura y découvre une pile de carnets de notes et un courrier adressé à une Mme Amelia, sur l’île d’Electriciteit. Sauf que cette île n’existe sur aucune carte ! Certains affirment l’avoir vue apparaître tout à coup au milieu de la mer et disparaître aussi vite, comme par enchantement…
Réalité ou illusion ? Peu importe ! Mikura décide de reprendre le flambeau de son grand-père : elle se donne pour mission de retrouver l’île et de livrer le mystérieux courrier coûte que coûte !

L’Île errante est édité chez Ki-oon, collection « Latitudes », et est vendu au prix de 15€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.