Un lycéen qui se transforme en une sorte de peluche géante avec une fermeture éclaire dans le dos, c’est déjà pas banal. Mais quand en plus une personne peut y rentrer et en prendre le contrôle on vire carrément dans le loufoque, voir dans le glauque. Rajoutez par dessus une bonne dose de violence ainsi que quelques plans sexy et vous obtenez Gleipnir, un manga pour public averti aussi original que captivant.

Le ton est donné dès les premières pages. Un plan sur une petite culotte, un garçon au visage déformé et tenant à bout de bras une jeune fille lui demandant, un léger sourire au quoi et les yeux légèrement embrumés, de la tuer. Gleipnir n’est pas là pour faire dans la dentelle et Kana l’a bien compris en l’intégrant dans sa collection Dark Kana ainsi qu’en l’affublant d’un petit macaron « pour public averti ». Mais n’allez pas croire pour autant que le titre de Sun Takeda est un recueil de scènes aussi barbares que vulgaires. Non, au delà des quelques scènes « PEGI 16 » que comprennent le manga, c’est bien par son incroyable ambiance que le manga n’est pas à mettre dans les mains des plus jeunes.

On apprendra par la suite que ce couple semblant se partager entre passion et haine est en fait constitué des personnages de Claire et Shuichi. Pouvant se transformer en une sorte de monstre aussi effrayant que mignon, ce dernier va voir son destin lié à celui de la jeune fille après l’avoir sauvé d’un incendie au moyen de ses pouvoirs. Un geste aussi héroïque qu’inexplicable pour ce jeune homme d’habitude adepte de la discrétion et cherchant par dessus tout à éviter de s’impliquer dans des problèmes qui ne le concernent pas. Impliqué par la force des choses dans un combat encore bien mystérieux avec d’autres créatures dans son genre, nos deux protagonistes vont se mettre à collaborer ensemble de la plus étrange des manières. En effet, une fois transformé, il est possible de s’infiltrer dans le dos de Shuichi en ouvrant une fermeture éclaire. Une place qui ne vas pas rester longtemps vide et dans laquelle Claire va confortablement prendre place.gleipnir tome 1 extrait

Si le synopsis original de Gleipnir saura attiser votre curiosité, sa narration aussi captivante que superbement mis en scène saura vous tenir en haleine tout au long des 192 pages que comptent ce premier volume. Pourquoi Shuichi a-t-il cette faculté de se transformer ? Que ce sont ces mystérieux jetons visiblement en relation avec ces créatures et qui est le jeune homme cherchant à les récupérer ? Et pourquoi Shuichi ressemble-t-il à une mascotte de porte-clé une fois transformé ? Autant d’éléments mystérieux distillés ça et là et qui invite irrémédiablement le lecteur à vouloir en savoir plus. Peu bavard, Gleipnir bénéficie également d’une mise en scène très dynamique et compte quelques passages que l’on imagine immédiatement en anime tant leur intensité dramatique est palpable, à l’image du combat de fin de volume absolument magistrale.

Un petit mot enfin sur la traduction pour signaler que celle-ci est réalisée par Rodolphe Gicquel, un traducteur à qui l’on doit déjà les adaptations dans notre langue de mangas comme Gintama ou Batman and the Justice League. On ne mentionne jamais assez ces artisans de l’ombre au travail encore trop méconnu.

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gleipnir tome 1Synopsis

Shûichi Kagaya, un lycéen jusqu’ici sans histoires devient subitement capable de se transformer en un gigantesque « monstre » aux capacités hors normes. Il sauve ainsi la vie de Claire coincée dans une maison en feu. Mais Claire découvre son secret et également qu’elle a la possibilité de se faufiler, par le biais d’une fermeture éclair, dans la mascotte incarnée par Shuîchi. Et si Shuîchi n’était pas le seul dans ce cas !? Qu’est-ce qui attend ces deux lycéens désormais liés par le destin !? Leur plus grand combat est sur le point de commencer !! Ne faisons plus qu’un… à la vie, à la mort !

Gleipnir est édité chez Kana et est vendu au prix de 5,95€.

Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.