Après avoir fait s’affronter durant un arc plutôt long la bande à Gintoki et la puissante armée du Shogun, Gintama revient avec un tome 46 composé de deux histoires courtes. Un volume rempli d’humour et d’émotion que l’on dévore d’une traite, une petite larme à l’œil.

gintama tome 46Sadaharu n’a pas le moral. Affamée – comme tout le reste de l’agence à tout faire – et le moral dans les coussinets, la mascotte de l’équipe voit rouge quand Kagura et Gintoki se servent sans rien demander dans sa gamelle. Excédé face à ce qu’il semble considérer comme un manque de respect flagrant, le chien géant s’enfuit de l’agence et fait la rencontre d’un chiot abandonné sur le bord de la route. Le début d’une courte histoire tenant sur 40 petites pages avec, une fois n’est pas coutume, Sadaharu en tant que personnage central. Prenant sous son aile le petit chiot, celui-ci va ainsi quitter sa position d’animal domestique logé et nourri pour découvrir un nouveau rôle, celui de maître cherchant par tous les moyens à venir en aide à son protégé. Au départ excédé face à l’attitude de Gintoki, Sadaharu va réaliser progressivement l’importance de la notion de partage dans les moments difficiles. A croire que tout était prévu par Gintoki depuis le départ. Remplie d’humour et terriblement touchante, cette histoire remplie parfaitement son rôle d’interlude entre l’arc précédent et la suite du tome.

L’histoire qui suit reste dans cette ambiance tragi-comique, mais en intégrant pour le coup des phases de combat dignes des meilleurs moments de Gintama. Souhaitant recruter des élèves pour relancer le dojo familial, Otae va faire appel à Hajime Obi, l’ancien maître des lieux considéré par Shinpachi comme un véritable grand frère. Porté disparu depuis de longues années, Hajime a en fait été recueilli par une civilisation Amanto qui lui a sauvé la vie en robotisant une partie de son corps. Un bonheur éphémère qui va prendre fin quand la vérité derrière son retour à la vie va apparaître au grand jour. Les Laseriens, experts dans la technologie des … lasers, ont intégré en lui un canon interstellaire pouvant réduire une planète à néant. Souhaitant forcer la Terre à autoriser le commerce d’armes tirant profit de leur technologie, chose à laquelle notre planète se refuse, les Laseriens vont menacer d’activer l’arme contenue en Hajime afin de lancer une « guerre des étoiles ». Car oui, que ce soit concernant les sabres lasers, le surnom d’Hajime (Obi One) ou encore les Laseriens ressemblant à des maîtres Yoda, c’est au tour de Star Wars de servir de sources d’inspiration à Hideaki Sorachi pour le cadre de ce récit. Après Sadaharu en début de tome, c’est donc désormais au tour de Shinpachi et d’Otae de réaliser une introspection et de mettre au grand jour leurs sentiments les plus enfouis face au choc de ces retrouvailles avec leur mentor passé. Le combat final, entre l’actuel et l’ancien « grand-frère » de Shinpachi conclu en beauté ce qui reste un des arcs « mineurs » les plus réussis du manga.

Revenant à des récits courts, l’auteur nous livre un tome de qualité renouant avec les fondamentaux de la série. Avec un rythme totalement maîtrisé alternant passages comiques et d’autres de grande émotion, Hideaki Sorachi nous propose 208 pages de Gintama « pur jus » qui raviront les fans du manga. Non, vraiment, on n’arrive pas à comprendre pourquoi la série n’a pas réussi à décoller en dehors du Japon…

(Gintama est édité chez Kana et est vendu au prix de 6,85€. Critique réalisée à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur.)